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Observatoire

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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:51
A connaître  : un texte-interview de J-A Miller au sujet des méfaits de l'idéologie du quantitatif,  -encore elle-, dans le domaine de l'existence, c'est à dire de la vie psychique,  parce que cette idéologie nie le sujet et le désir du sujet comme singulier, la part du rêve, la singularité de l'histoire des individus, de la souffrance, de l'imaginaire, du désir. Il s'agit d'une intrusion au nom de la science (d'une prétendue science) dans la vie psychique qu'une politique d'Etat voudrait régenter au nom d'une politique de la santé mentale.




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photo A.Aubert l'Internaute



Les cognitivistes, partisans de réduire la vie psychique à celle du cerveau et de traiter le cerveau humain comme s'il était un ordinateur, la pensée comme si elle était de l'information, et le désir du sujet comme s'il n'était pas singulier et comme s'il était réductible à des comportements, ont pris  le pouvoir dans la haute administration, et tentent de le prendre dans les instances gouvernementales qu'ils cherchent à influencer. Leur conception revient à " faire cracher du chiffre à l’âme" en voulant tout mesurer, tout évaluer, en l'occurrence la vie psychique des sujets réduite à des comportements.

" Le cognitivisme est une imposture" affirme J-A Miller
qui relève de "la croyance que l’homme est analogue à une machine qui traite de l’information." et qui croit emprunter les habits de la science en réduisant ce qui relève de l'existence au chiffre.


Face à cette offensive des cognitivistes qui voudraient voir la psychanalyse disparaître de l'université, J-A Miller préconise que les pouvoirs publics reconnaissent que l'unité de la psychologie est un mythe, comme cela a déjà été théorisé depuis longtemps par les plus grands épistémologues (voir le célèbre texte de Canguilhem sur  la psychologie) et qu'ils organisent l'enseignement et les institutions en séparant "d’un côté la psychanalyse, la psychologie clinique, et la psychopathologie. Et de l’autre, la psychologie expérimentale et cognitiviste."


J-A Miller analyse le phénomène et le danger que constitue le scientisme lorsqu'il se veut conseiller du pouvoir et qu'il veut le poouvoir ;  dans Libération, :


Freud avait diagnostiqué jadis un «malaise dans la civilisation». Nous sommes bien au-delà : tout le monde ressent que la civilisation occidentale tend à devenir franchement invivable. Ça suscite des révoltes, une guerre civile, mais qui respecte les formes du débat démocratique.

 
Certes, mais quelle guerre ?
 

Il y a une guerre idéologique qui oppose, d’une part, les quantificateurs, les cognitivistes (1), avec leur prétention croissante à régenter l’existence humaine dans tous ses aspects et, d’autre part, tous ceux qui ne plient pas devant la quantification partout. Le fanatisme du chiffre, ce n’est pas la science, c’en est la grimace. Il n’y a pas si longtemps, l’administration, c’était encore des gratte-papier à la Courteline. Désormais, l’électronique met entre les mains des bureaucraties occidentales une puissance immense de stockage et de traitement de l’information. Elles en sont enivrées, elles en ont perdu le sens commun. Les plus atteintes sont celles de l’Union européenne, héritières des monarchies. Elles vont vers la surveillance généralisée, du berceau au tombeau. Elles aspirent au contrôle social total. Elles se promettent de remanier l’homme dans ce qu’il a de plus profond. Il ne s’agit plus seulement de «gouverner les esprits», comme le voulait Guizot, ni même de les suggestionner par des vagues de propagande massive.

 

Nos maîtres sont tellement tourneboulés par le progrès inouï des bio et nanotechnologies qu’ils rêvent de manipuler en direct le cerveau par implants et électrodes. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas mettre au point une humanité hygiénique, débarrassée une bonne fois de ce que Freud appelait la pulsion de mort, une espèce humaine améliorée, transhumaine ? On en est réduit à se dire : heureusement, il y a le pape ! Car chez des débiles mentaux, quand ils ont le pouvoir, le progrès scientifique engendre des utopies autoritaires qui sont de vrais délires mégalomaniaques. Ça échouera immanquablement, mais en attendant ça fait des ravages. Il ne faut pas laisser faire, même si les clivages nouveaux que suscite cette démesure n’obéissent plus à la logique gauche droite.

 
Mais en quoi ces clivages concernent-ils la psychanalyse, qui est de l’ordre du domaine privé ?
 

Depuis le début du XXIe siècle, la bureaucratie a décidé que la santé mentale des populations relevait de ses attributions. Elle a envahi le domaine de l’écoute, des thérapies par la parole, elle s’emploie à le remanier de fond en comble. Dans la pratique, cela veut dire : s’attaquer à la psychanalyse. Chercher à l’éliminer au profit des techniques de persuasion, les thérapies cognitivo-comportementales, qui prétendent que leurs effets sont chiffrables, donc scientifiques. C’est l’imposture du cognitivisme. Le cognitivisme, c’est-à-dire la croyance que l’homme est analogue à une machine qui traite de l’information.

 

Dans cette optique, il s’agit de faire cracher du chiffre à l’âme. On mesure à qui mieux mieux, on compte tout et n’importe quoi : les comportements, les cases cochées des questionnaires, les mouvements du corps, les sécrétions, les neurones, leurs couleurs à la résonance magnétique, etc. Sur les données ainsi recueillies, on élucubre, on les homologue à des soi-disant processus mentaux qui sont parfaitement fantomatiques, on s’imagine avoir mis la main sur la pensée. Bref, on divague, mais comme c’est chiffré, ça a l’air scientifique. Tout un fatras de métaphores a ainsi infiltré le discours courant à force de produire et de manier des machines, l’homme contemporain aime à s’imaginer en être une.

 
Un exemple ?
 

On vous explique qu’être amoureux, c’est quand votre sérotonine baisse de plus de 40 %. Cela a été mesuré chez des cobayes assurant penser à l’être aimé au moins quatre heures par jour. L’amour fou ? Ça fait monter la dopamine. Donc, si vous avez une propension à l’amour fou, c’est sans doute que vous avez un petit manque de ce côté-là. En revanche, si vous restez avec la même personne, c’est en raison de votre taux d’ocytocine, dit l’hormone de l’amour… Bref, on retranscrit vos émotions en termes quantitatifs, et le tour est joué. Ce quantitativisme échevelé, qui est un pur simulacre du discours scientifique, s’étend partout. Ça fait le bonheur de l’administration, ça la justifie, ça la nourrit, ça l’incite à recouvrir tous les aspects de la vie.

 
Tout est à jeter dans le cognitivisme ?
 

Oh que oui ! C’est une idéologie qui singe les sciences dures, qui les parasite, qui offre une synthèse illusoire. Mais si elle s’est répandue si largement, c’est qu’elle exprime quelque chose de très profond, une mutation ontologique, une transformation de notre rapport à l’être. Aujourd’hui, on n’est sûr que quelque chose existe que si ce quelque chose est chiffrable. Le chiffre est devenu la garantie de l’être. La psychanalyse aussi repose sur le chiffre, mais au sens de message chiffré. Elle exploite les ambiguïtés de la parole. A ce titre, elle est à l’opposé du cognitivisme, elle lui est insupportable.

 
Vous notez également que cette idéologie du chiffre est en train de s’imposer dans l’université…
 

L’évaluation a fait son entrée dans l’université il y a vingt ans, mais il y a un saut qualitatif avec l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (l’Aeres). C’est tout récent : elle a été créée par la loi du 18 avril 2006 et installée le 21 mars. Depuis 1985, les organismes chargés de l’évaluation s’étaient multipliés, mais les universitaires et chercheurs étaient représentés dans leurs directions, et ils avaient appris à vivre avec. C’est fini. Tout a disparu au profit d’une agence unique, «autorité administrative indépendante», qui couvre le territoire national. Elle agit sous l’autorité d’un conseil assez bizarre, dont le ministère nomme les membres par décret. Aucun membre élu. De même, le «délégué» national, responsable de chaque discipline, n’est nullement l’émanation de la communauté des chercheurs, il est désigné par le président de l’agence. Le système a été conçu par le Pr Jean-Marc Monteil, éminent psychologue social cognitiviste. Il est chargé de mission au cabinet du Premier ministre, tandis que l’Agence est présidée par le Pr Jean-François Dhainaut, spécialiste de biotechnologie. Délégué national pour la psychologie : le Pr Michel Fayol, successeur du Pr Monteil à l’université de Clermont-Ferrand, la seule de cette taille d’où la psychologie clinique est rigoureusement bannie depuis des années. Le Pr Monteil m’a expliqué sans rire que c’était en raison de son incompétence notoire en la matière. L’Aeres est un monstre bureaucratique hypercentralisé et particulièrement opaque : rien à voir avec l’Amérique. Ça rappellerait plutôt la défunte Union soviétique.

 
Quel est le but ? Chasser la psychanalyse de l’université ?
 

Le but est de rentabiliser la recherche. Le résultat sera très différent. Au nom de la planification totale et de l’objectivité parfaite, on sadise les universitaires et les chercheurs. On répand les passions tristes - inquiétude, perte de l’estime de soi, dépression -, tout en disant d’une voix doucereuse : «Surtout, n’ayez pas peur !» Et en même temps, Sarkozy promet de faire des universités des lieux d’effervescence intellectuelle. Cette usine à gaz se cassera la figure, bien sûr, mais le plus tôt sera le mieux. A part ça, ce n’est pas seulement la psychanalyse qui est insupportable aux cognitivistes, c’est la méthode clinique, parce qu’elle vise le singulier, alors qu’eux ne jurent que par la statistique. Ils ont horreur du sujet, ils ne connaissent que «l’homme sans qualités», comme disait Musil.

 
Mais il y a toujours eu un combat entre les cliniciens et les cognitivistes…
 

Depuis toujours, les cliniciens avaient les étudiants, les cognitivistes avaient les titres universitaires. Ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui les cognitivistes, forts de leurs positions administratives, tentent d’éradiquer leurs compétiteurs. Et ils y arriveront, sauf si la tutelle politique reconnaît que l’unité de la psychologie est désormais un mythe. Alors, on mettra d’un côté la psychanalyse, la psychologie clinique, et la psychopathologie. Et de l’autre, la psychologie expérimentale et cognitiviste. Chaque domaine avec ses compétences propres. Faute de quoi, la psychanalyse disparaîtra très vite de l’université. C’est ce que j’ai expliqué à Valérie Pécresse à son invitation, et elle est assez intelligente pour ne pas vouloir rester dans les mémoires comme l’Attila de la psychanalyse.

 
La psychanalyse est-elle en état de se défendre ?
 

«Vivons heureux, vivons cachés», c’était la devise des psychanalystes. Ce n’est plus tenable. Se replier sur son pré carré serait en effet mortel pour la psychanalyse, car il n’y a plus de pré carré, tout simplement. Bref, les psychanalystes ne sauraient se dispenser de prendre part au débat public.

 

Il y a, de plus, les pratiques. Il faut innover. Déjà, de plus en plus de praticiens analysés reçoivent leurs patients dans des institutions. Le psychanalyste est en train de se réinventer. On constate que des effets analytiques peuvent se produire ailleurs que dans un cabinet privé. Voici quatre ans, l’Ecole de la cause freudienne a ouvert un centre psychanalytique de consultation et de traitements, dans le Xe arrondissement de Paris, qui accueille gratuitement le tout-venant. Cela s’est répandu comme une traînée de poudre : sur des initiatives locales, dix autres centres se sont ouverts en France. Quatre en Espagne, et aussi en Italie. Au vu des résultats, les pouvoirs publics soutiennent de plus en plus. Cela témoigne d’une étonnante évolution des mentalités. Ça rejoint ce que Freud avait voulu faire, des dispensaires gratuits.

 
Vous ne parlez pas de la menace de la psychiatrie biologique et du poids prépondérant des médicaments…
 

La psychanalyse, ce n’est pas la scientologie. Le recours aux psychotropes n’est pas proscrit par principe.


 
Qu’avez-vous pensé de la campagne nationale sur la dépression ?
 

C’est du Knock à la puissance mille. Un discours massifiant qui cherche à pénétrer au plus profond de chacun, pour remodeler le sens de vos émotions les plus intimes. La ministre de la Santé a dû s’apercevoir que quelque chose ne tournait pas rond puisqu’elle a donné son patronage à un colloque que j’organise sur le sujet.

 
Laissons les cognitivistes. Peut-il y avoir des regards d’évaluation sur les pratiques analytiques ?
 

La culture de l’évaluation est un leurre. On fait appel à elle pour accomplir ses basses besognes sous le couvert de l’objectivité. On fait comme si le savoir absolu posait son doigt sur vous et vous indiquait ce que vous valez : vous n’avez plus qu’à dire amen. Dans la pratique, l’évaluation est toujours aux mains d’une clique réglant ses comptes. C’est un procédé de type soviétique. C’est la dernière résistance à la loi du marché.

 
Vous préférez les règles du marché ?
 

S’il fallait choisir entre l’évaluation et le marché, je préférerais encore le marché. Pour évaluer le département de psychanalyse de Paris-VIII, qui est leader mondial pour la psychanalyse d’orientation lacanienne, on nous envoie quelques malheureux cognitivistes qui, eux, sont à la remorque de la psychologie américaine : ils nous tiennent pour des foldingues. Nous les tenons pour des nuls.

 
Le contrôle ou la passe, n’est-ce pas pourtant une forme d’évaluation ?
 

Une élucidation, ce n’est pas une évaluation. Il ne s’agit pas d’étalonner des valeurs sur une échelle préétablie, mais de se rendre disponible à la surprise de l’événement singulier. La psychanalyse, c’est du sur-mesure, pas de la confection de masse. Cela dit, en psychanalyse, on est jugé tous les jours sur ses résultats, mais pas par des experts : par les utilisateurs, par le consommateur.

 
Comment avez-vous réagi à la grille d’évaluation des ministres, suggérée par le président de la République ?
 

Folklorique. Personne ne prend ça au sérieux. C’est pour se débarrasser des ministres cossards, ou qui ont cessé de plaire. Cela étant, le sarkozysme est un bien curieux volontarisme, qui oscille entre étatisme et libéralisme. Napoléon ou Raymond Aron, Sarkozy n’a pas choisi, et ça vire à la confusion. Les socialistes, eux, ont choisi. Le PS a beau être morcelé en coteries, tous ses experts sont hyper-évaluationnistes. Il est devenu le parti de «l’homme sans qualités», le porte-parole des hauts fonctionnaires : «L’intérêt général ? Ça nous connaît, on va vous calculer ça.» Il n’est pas sûr que la gauche puisse faire l’économie de sa dissolution si elle veut renaître un jour.

 

(1) Le cognitivisme désigne un courant de recherche scientifique endossant l’hypothèse que la pensée est un processus de traitement de l’information.

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commentaires

B
<br /> <br /> Ce que vous dites, est juste, mais repose à mon sens sur un biais, qui est le soucis de la psychanalyse en tant que traitement. Votre argument repose sur l'idée que l'analysé a toute connaissance<br /> de ce qu'est la psychanalyse, sinon et si vous avez déjà subit ou assisté à une analyse, vous savez que l'analysant ne donne pas d'outils au patient, il reste totalement neutre. Donc, sauf à ce<br /> que le patient soit lui même psychanalyste, il n'a aucune idée des mécanismes qui sous tendent cette école de pensée. C'est bien en ce sens que la psychanalyse est un outils pour l'analysant et<br /> non pour l'analysé, c'est un outils de compréhension et d'analyse, pas de traitement.<br /> <br /> <br /> Un psychiatre psychanalyste, va analyser par la psychanalyse, mais traiter par pharmacothérapie (qui reste une abomination dans biens des cas), un psychologue disons de formation récente, aura<br /> tendance à analyser par la psychanalyse et à soigner par les thérapies comportementales (encore faut il que le trouble identifié rentre dans ce genre de thérapies, ce qui n'est pas toujours le<br /> cas). Des études déjà assez anciennes, et plusieurs fois redémontrées, indiquent que dans la majeur partie des cas, la psychanalyse n'apporte aucune efficacité au traitement du patient (je parle<br /> là bien uniquement du traitement, c'est à dire de la disparition dans les 3 ans des troubles), là où les thérapies comportementales ont 70 à 80% de taux de réussite (ce qui en psychologie veut<br /> dire qu'elles fonctionnent très bien), alors, il faut tout de suite dire que la depréssion et les troubles les plus importants sont exclus de cette étude, car n'étant pas traités par thérapies<br /> comportementales, mais les TOC, les Phobies, les troubles de l'oralité, les dépendances etc. sont parfaitement traitées par thérapies comportementales, là où la psychanalyse n'apporte pas de<br /> traitement.<br /> <br /> <br /> Pour moi, les deux écoles sont tout à fait complémentaires, mais ne servent pas à la même chose, ni pour les mêmes troubles, c'est pour cela que je trouve assez triste et ridicule la guerre de<br /> clocher qui existe entre behaviourist (et tout ce qui en est issu), et psychanalyste, il y a tellement à apprendre des deux cotés...Et surtout le patient a tellement à gagner dans un<br /> rapprochement des deux écoles...Et se devrait normalement être le bien du patient qui nous importe, et pas de savoir laquelle des deux écoles de pensée a raison.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Les deux démarches sont différentes, mais là je n'ai pas le temps de développer.<br /> <br /> <br /> J'y reviendrai plus tard<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> *  *  *<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Plus tard et néanmoins très rapidement, j'ai enfin trouvé le temps de vous répondre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je crois  avoir donné précédemment des indications quant aux différences : analyse des profondeurs inconscientes ou intervention superficielle sur le psychisme<br /> pour remettre la personne sur les rails, définit la différence entre la psychanalyse où c'est le patient qui fait le travail (nommé analysant pour cette raison, et l'analyste assure une écoute<br /> bienveillante sans intervenir ni de manière morale, ni normative, ni prescriptive d'aucune manière, mais pour aider le sujet à se trouver lui-même en le renvoyant à ses propres questions) <br /> et les cures comportementales où au contraire le  thérapeute intervient et prescrit.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est donc très différent.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Etant donné que la psychanalyse ne convient pas à tous (certains en sont incapables ; toutes les affections ne s'y prêtent pas ; certains y sont complètement<br /> réfractaires et lui sont totalement  réticents -ce que révèle le symptôme Onfray) ne convient pas à tous les moments ni dans tous les cas, est une cure longue et en profondeur, d'autres<br /> thérapies peuvent être proposées ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ok. Il ne devrait pas y avoir de conflit. Il y a la place pour les deux, et plus encore, ok. , de même qu'il existe différents types de médecines, il n'y a  pas<br /> de raison de se faire la guerre etc. d'accord avec vous.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Sauf que ... il existe une politique de la santé mentale qui vise à promouvoir les cures par les seuls médicaments et les cures comportementalistes, sans la<br /> psychanalyse , et surtout sans elle -parce que cure longue et qui vise plus la liberté du sujet que sa remise sur les rails à partir d'une référence à une normalité prescriptive- qui sont<br /> elles-mêmes ces thérapies non-psychanalytiques, mais tout à fait opposées jusqu'à être ennemies de la psychanalyse et violemment anti-psychanalyse. Ces idées et ce type de cures sont défendues<br /> par des gens qui font la guerre à la psychanalyse.<br /> <br /> <br /> Ils ne supportent pas de la voir coexister avec ce qu'ils pensent et ce qu'ils préconisent. Ils veulent sa disparition.<br /> <br /> <br /> Il y a une violence dans ce geste qui devrait arrêter l'attention.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce courant anti-psychanalyse vise à mettre celle-ci au pas et il a en même temps acquis du pouvoir dans les institutions et auprès des instances des pouvoirs de<br /> décisions (gouvernementaux) pour évincer la psychanalyse. Ses tenants pèsent auprès des pouvoirs pour la reconnaissance d'un seul courant, comportementaliste et la disparition de l'autre.<br /> <br /> <br /> Il y a un désir de mort de ce côté , cela se voit.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La psychanalyse n'a pas cette ambition totalitaire d'être la seule ni ce désir de voir les autres pratiques disparaître.<br /> <br /> <br /> Toute la différence est là, dans le cadres de politiques de la santé mentale qui sont actuellement mues par des objectifs d'efficacité immédiate et de<br /> conviction-répression, un courant anti-psychanalyse voudrait lui ôter sa place pour occuper toute la place à lui seul.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cela est tout de même parlant et devrait jeter quelque suspicion sur ce geste et sur cette position si vindicative.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est là qu'il faut chercher l'origine de cette guerre, du côté de ceux que la psychanalyse insupporte : certains fanatiques souhaitent la disparition de la<br /> psychanalyse et oeuvrent en ce sens.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Le projet n'est pas réciproque. La psychanalyse n'a pas cette prétention totalitaire, trop lucide pour ignorer que le projet est irrélisable, outre qu'il est nocif.<br /> La diversité appartient à la vie. Aucun discours unique ne peut prétendre occuper toute la place à lui seul et apporter tout sur tout à tout le monde.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Et Onfray participe de ce mouvement avec ses ouvrages de caniveau.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> bonne soiée à vous<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Sur ce sujet, j'aimerais (si l'auteur du blog ne trouve pas mes interventions de la journée trop nombreuses (j'ai du<br /> temps ce soir et un peu d'envie de participer au débat)) dire que la position de la profession est très complexe. Perso, je pense que la psychanalyse n'est pas une forme de traitement...mais<br /> comme son nom le suggére, d'analyse. Ce qui reste la position de beaucoup de professionel de la psychologie (et de psychanalystes entre autre). Il y a selon moi (ce n'est qu'un point de vue<br /> parfaitement discutable) deux temps :<br /> <br /> <br /> Celui de l'analyse, qui permet de comprendre et celui du traitement, qui apporte les solutions. Et pour cela, à mon avis, la psychanalyse est un bon outils pour comprendre la psyché, mais pas<br /> forcément pour soigner (où là les thèses cognitivistes me semblent bien plus adaptée). <br /> <br /> <br /> Confronter Cognitivistes (dont j'éstime me sentir proche) et psychanalystes est un faux débat, les uns ont besoin des autres, seulement faut il garder l'esprit ouvert et donc savoir prendre dans<br /> chaque école de pensée.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Comprendre la psychè, certes, mais la psychanalyse apporte une aide, une libération, un allégement des souffrances, des impasses, des blocages, un soutien dans les<br /> grandes difficultés de la vie. Elle aide à surmonter des blessures et des traumatismes anciens qui gâchent la vie. Elle n'est pas un remède, ni une solution, mais elle aide à y voir plus clair en<br /> soi, à s'accepter sans porter le poids des problèmes des générations précédentes, à trouver son désir et à oser l'assumer, à vivre en harmonie avec soi-même et à se débarrasser de toutes sortes<br /> d'obstacles, noeuds, culpabilité, etc. qui nous empêchent de vivre. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Elle n'est pas une pure pratique intellectuelle. Elle a à voir avec la souffrance et ce qui la cause, pour l'alléger et faire disparaître nos contradictions et<br /> nouages psychiques qui peuvent nous gâcher la vie.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pour un très grand nombre de gens, elle représente un soulagement des souffrances et des impasses de son histoire personnelle, la possibilité de gagner une liberté<br /> par la reconnaissance de son passé revécu affectivement dans la dimension du transfert et dont le sujet se décharge pour la part de répétition et de culpabilité qui nuisent à son présent.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pourquoi tant de haine contre une pratique si certains y trouvent ce qu'ils cherchent et s'en trouvent bien ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Qu'est-ce qui permet à ses détracteurs qui n'ont jamais fait de psychanalyse et ne la connaissent pas, d'en dire tant de mal, de l'accabler de tous les torts et de<br /> dire qu'elle est vaine ? Ils parlent de ce qu'ils ne connaissent pas pour ne l'avoir jamais vécu et ne veulent pas admettre les témoignages de ceux à qui elle a apporté une grande amélioration de<br /> leur vie, une aide plus que précieuse. Pourquoi ne laissent-ils pas en paix ceux qui trouvent en la psychanalyse l'aide qu'ils cherchent et s'en trouvent bien ? <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ne peuvent-ils laisser cette liberté d'exister à la psychanalyse dont tant de gens témoignent qu'elle leur fut précieuse ?<br /> <br /> <br /> Que cherchent-ils à discréditer en s'en prenant à cette méthode d'exploration des profondeurs du psychisme ? Que veulent-ils murer, quel espace veulent-ils fermer<br /> ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais si la psychanalyse n'apporte pas de solutions (aux problèmes de la vie) elle aide ceux qui en sont passés par là à trouver leur voie et à la suivre, de manière<br /> plus légère, débarrassés de fardeaux inutiles.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Elle contribue à augmenter notre être , elle n'a pas de visée médicale en effet, vous le dîtes à juste titre, mais ce qu'elle peut c'est augmenter notre puissance<br /> d'être , et pour certains, la retrouver quand ils l'avaient perdue.<br /> <br /> <br /> Qui aurait le droit d'interdire cela ?  et au nom de quoi ?<br /> <br /> <br /> <br />
A
Les résultats de l'évaluation ne sont pas encore en ligne mais ils ont déjà été diffusés un peu partout... Le laboratoire de Jacques-Alain Miller a finalement obtenu la note de B.
Répondre
G
C.V.C'est à peu près ça, mais on peut préciser. Je suis maître de conf' associé, c'est à dire que je suis un contractuel recruté sur ses qualifications professionnelles (ma profession en l'occurence : développeur multimédia pour des artistes) et non sur mon cursus universitaire (je ne suis que titulaire d'un DEA). J'assure trois services annuels. Depuis quelques années, deux de ces services, destinés aux étudiants de Master en Arts plastiques, sont consacrés à la réalisation multimédia. Le troisième service, destiné aux Licence, est une UE de rédaction qui utilise Wikipédia comme "terrain". Néanmoins, les étudiants qui ne voudraient pas que leurs textes soient rendus disponibles sur Wikipédia ont tout à fait le droit de ne pas le faire (et de ne rendre leurs devoirs qu'à moi seul), mais sur les 150 que j'ai eu en trois ans, aucun n'a voulu profiter de cette possiblité. Pour ce qui est de mon statut de chercheur, cela fait donc 12 ans que je travaille avec les mêmes personnes (et que je donne cours, comme chargé de cours puis comme prof. associé), j'ai fait partie de l'organisation d'une biennale d'art, de colloques, j'ai participé à des expositions, à des ouvrages divers,... Enfin bref j'ai mes états de service pour moi et il est assez naturel que je fasse officiellement partie d'une équipe de recherche avec laquelle je collabore de près depuis bien longtemps. Mon domaine de recherches personnel est le cinéma interactif, d'une part, et l'esthétique de la programmation d'autre part. Voilà, vous savez tout.
Répondre
A
Je ne vous demande pas de C.V. !J'ai juste remarqué, comme tout le monde,  que votre enseignement consistait à faire écrire sir wkpd.
G
Quand on est à l'université, l'état est notre employeur. La compromission commence là. Pour ce qui est de la médecine, l'état se porte garant oui. Un médecin qui ne serait pas "homologué" par l'état n'inspirerait pas confiance. Pour l'instant, les psychothérapies ont été épargnées, mais peu à peu certaines méthodes ont plus de succès que d'autres et il semble difficile de ne pas en tenir compte.Pour l'évaluation, j'ai eu une longue journée cette fois là, et des tas de choses à préparer, des publications à amasser,... donc oui je m'en rappelle, mon équipe a bien été évaluée, ainsi que les équipes de philo, d'histoire, d'info/com et que sais-je encore (3 équipes par jour). En revanche comme ça s'est passé le 8 janvier, je ne pense pas que les résultats soient disponibles sur le site de l'Aeres si vite. Ils nous ont fait savoir que notre vitalité était impressionnante, il faut dire qu'ils ont eu droit à un gros dossier à lire et plusieurs dizaines de kilos de publications à feuilleter.Pour mon statut, si, je fais bien partie de l'équipe de recherche en question, au titre de "chercheur indépendant" - ça existe figurez-vous. Je suis associé à un laboratoire (bien que ce terme n'ait pas de sens institutionnel précis dans notre cas) depuis 12 ans hein. Vous en aurez la preuve quand son site internet sera fini... Je ne sais que vous dire : soit je suis un peu "mieux" que vous ne le pensiez, soit vous vous faites des idées sur l'université, mais l'un dans l'autre, la réalité n'est pas ce que vous voudriez qu'elle soit.
Répondre
A
Pour ce qui est de l'université  je connais fort bien, y compris Paris VIII spécifiquement,  et j'ai cru comprendre que vous étiez associé en tant que professionnel ( ce qui ne donne pas forcément le titre de chercheur) à un département et une équipe d'enseignement et de recherche, et que de plus votre enseignement consistait à faire écrire sur wikipedia. Cela est de notoriété publique puisque  vous l'affichez sur wkpd et  que vous vous êtes  aussi  fait connaître dans les media en vous y référant. et avec ces références.