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Observatoire

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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 19:35
Wikipedia et l’affaire des caricatures de Mahomet : dans la série ce que vous ne verrez jamais sur wikipedia, ce que publie Libération.
 
 
 
 Le procès de l'hebdomadaire satirique, poursuivi pour avoir reproduit les «caricatures de Mahomet», s'ouvre à à Paris• «Libération» s'est associé à «Charlie»
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1 l’affaire
 
Par Christophe BOLTANSKI, Catherine COROLLER
QUOTIDIEN : mercredi 7 février 2007
Un prélat, un rabbin et un imam, bras dessus, bras dessous, poussent un même cri : «Il faut voiler Charlie Hebdo !» Un numéro spécial et un nouveau dessin. Telle est la réponse de l'hebdomadaire satirique à son procès, qui s'ouvre aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris. Pour avoir publié, il y a un an, les caricatures danoises de Mahomet, la Grande Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) poursuivent le journal de Philippe Val pour délit d' «injure stigmatisant un groupe de personnes en raison de sa religion». Elles réclament 30 000 euros de dommages et intérêts et la publication du jugement.
Les plaignants dénoncent un «acte délibéré d'agression». La reproduction de dessins déjà parus dans le quotidien danois Jyllands-Posten aurait obéi à un «plan mûrement réfléchi de provocation visant à heurter la communauté musulmane dans sa foi». Me Christophe Bigot, avocat de la Mosquée de Paris, déclare qu'il y a «deux veines dans la caricature, une veine anticléricale, une autre haineuse. Là, on est dans le deuxième cas. On installe une image des musulmans qui fait peur». 
«Numéro exemplaire». Pour Charlie Hebdo, c'est la liberté d'expression qu'on assassine. Ses avocats voient dans la plainte une «action totalement politique» effectuée sous la pression de mouvements islamistes, l'UOIF en tête, avec l'assentiment des plus hautes autorités de l'Etat. Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, «est un type modéré, mais totalement débordé et se met à crier avec les loups», selon Me Georges Kiejman, avocat de l'hebdo. «On n'a pas délivré de fatwa, mais une citation à comparaître !», rétorque Me Francis Szpiner, autre défenseur de la Grande Mosquée. L'hebdomadaire est bien décidé à profiter de cette tribune pour initier un «débat de société».  «Ils veulent un procès, ils vont l'avoir», prévient son avocat attitré, Me Richard Malka, qui a cité à la barre un aréopage de personnalités : François Hollande, François Bayrou, Denis Jeambar, ex-directeur de l'Express, Dominique Sopo, président de SOS racisme, Claude Lanzmann, le philosophe franco-tunisien Abdel Wahab Meddeb, qui assure : «Le numéro incriminé était exemplaire, car il y avait une critique de toutes les religions, pas seulement de l'islam.» 
Charlie Hebdo n'est pourtant pas le seul média français à avoir repris les caricatures du prophète. «Elles ont même été diffusées sur TF1 et France 2. Ils n'ont pas voulu se mettre à dos des institutions qu'ils considèrent importantes. Charlie Hebdo, c'est pas grave. On est des mécréants», lance Me Malka. Au nom de la liberté de la presse, le Nouvel Observateur , l'Express et le Monde décident en février 2006 de publier tout ou partie des dessins controversés. Libération choisit ainsi de ne montrer à ses lecteurs que deux des «moqueries danoises» et écarte le Mahomet coiffé d'une bombe «qui, écrit Serge July, pouvait criminaliser de fait les musulmans». Le directeur de France Soir, quant à lui, a sorti l'ensemble du lot dès le 1er février. Une décision qui lui a valu d'être limogé. C'est alors que Philippe Val décide de «réagir» par «solidarité» avec son confrère, pour protester aussi contre la «mollesse» des réactions de l'Union européenne aux incendies de plusieurs ambassades danoises.
«Patte du Président». Le pouvoir s'en mêle. Deux jours avant la parution, Matignon convoque Val. Le directeur de cabinet de Dominique de Villepin lui demande de renoncer au projet. Trop tard, le numéro est sous presse. Les associations musulmanes tentent à leur tour d'empêcher la sortie du journal. Elles saisissent, le 6 février, le juge des référés. Pour des questions de cuisine juridique, la plainte est rejetée. Le 8 février, Charlie Hebdo paraît comme prévu. Le 10, les associations du Conseil français du culte musulman (CFCM) se réunissent pour décider avec un groupe d'avocats de la «forme d'action judiciaire» à retenir. Souvent accusées d'être à la botte du pouvoir, elles sont face à un dilemme : il leur faut prendre en compte la colère de la base musulmane, sans rallumer le feu dans les banlieues ni risquer de passer pour des fondamentalistes irresponsables.
Le samedi 11 février, 7 200 personnes (selon la police) manifestent contre la publication des caricatures à l'appel de l'Union des associations musulmanes de la Seine-Saint-Denis (UAM 93), qui réclame le vote d'une loi sur le blasphème. Une proposition retenue par Eric Raoult, député-maire UMP du Raincy, mais le texte ne sera jamais examiné par les députés.
Les mois suivants, les avocats du CFCM réfléchissent à la meilleure ligne d'attaque. Ont-ils été aidés ? «De l'Elysée et l'Intérieur, on a reçu des conseils pour savoir si on devait aller devant la justice civile ou pénale», reconnaît un responsable musulman. Finalement, ils optent l'été dernier pour le tribunal correctionnel. Selon Charlie Hebdo, Dalil Boubakeur aurait pris cette décision avec l'aval d'un chef de l'Etat soucieux des répercussions de l'affaire dans le monde arabe comme en France. «Boubakeur prend assez peu d'initiative sans en référer à l'Elysée. Et coïncidence ? Il a pris comme avocat Francis Szpiner, qui conseille Jacques Chirac», remarque Me Malka. «Je connais Boubakeur depuis dix ans, réplique Me Szpiner. Si ça peut faire plaisir à Charlie Hebdo de voir la patte du président de la République, je n'y peux rien.» 
 
 
2 ) Jeanne Favret-Saada, ethnologue, revient sur l'instrumentalisation des caricatures par les islamistes :
«L'affichage de la colère est payant»
Par Christophe BOLTANSKI
QUOTIDIEN : mercredi 7 février 2007
 
Ethnologue au CNRS, Jeanne Favret-Saada travaille sur le blasphème et a étudié notamment l'affaire Rushdie. Elle sort en mars un livre sur les caricatures de Mahomet, fruit d'une longue enquête au Danemark (1). Entretien.
 
Comment la décision de publier ces dessins a-t-elle été prise ? 
En août 2005, le Jyllands-Posten [quotidien conservateur, ndlr] découvre plusieurs autocensures parmi les artistes, motivées par la peur de l'islamisme. Le journal monte une expérience in vivo et demande à des dessinateurs de dessiner Mahomet «comme ils le voient». Le dossier s'appelle «Les visages de Mahomet». Les articles sont très clairs sur le fait qu'ils s'en prennent aux imams islamistes, et pas aux musulmans. Un des dessins montre la tête de Mahomet coiffée d'une bombe : il est dénoncé comme la manifestation la plus claire d'islamophobie, alors que le dessinateur visait les justifications coraniques des poseurs de bombes.
Qui a instrumentalisé la crise ? 
Après la sortie des dessins, pendant quinze jours, la presse n'en parle pas. Un très petit groupe d'imams islamistes se mobilise autour d'Abou Laban, un Palestinien issu de la mouvance des Frères musulmans. Abou Laban tentait depuis 2003 de se faire reconnaître comme le leader des musulmans au Danemark. Avant la sortie des dessins, il avait signifié au journal l'existence d'un interdit sur la représentation du prophète, y compris par les non-musulmans ­ ce qui avait renforcé la détermination du Jyllands-Posten. Dès la publication, une alliance extravagante se noue entre ce petit groupe et l'ambassade d'Egypte. Extravagante parce qu'Abou Laban ne peut pas mettre les pieds dans ce pays du fait de ses liens passés avec la Gamaat Islamiya, responsable d'un millier d'assassinats. Mais, en octobre 2005, l'Egypte entre en campagne législative et le pouvoir veut apparaître comme un meilleur défenseur de l'islam que les Frères musulmans, qui présentent des candidats. L'OCI, l'Organisation de la conférence islamique, adresse une lettre de protestation au Premier ministre danois, suivie par onze ambassadeurs de pays musulmans en poste à Copenhague.
Ces affaires se multiplient... 
Ces derniers mois, il y a eu coup sur coup trois affaires : la réaction indignée à la conférence de Benoît XVI à Ratisbonne, la déprogrammation d' Idomeneo à l'opéra de Berlin et les menaces contre le professeur Robert Redeker. A mon sens, l'affaire des dessins, bien que terminée à présent, marquait un début. D'abord parce que l'Union européenne s'est tue très longtemps. Ensuite, parce que la sortie de la crise, négociée par l'UE et l'ONU, s'est faite selon la stratégie de l'édredon : faire mine d'accepter les exigences impossibles de l'OCI (des lois antiblasphèmes, la censure de la presse) et, pour finir, ne rien lâcher. Or les Etats islamiques ont démontré à ce qu'ils appellent l'Occident séculier que toucher à ce qu'ils considèrent comme l'islam coûte cher : la reculade du Vatican après la conférence de Benoît XVI prouve que l'affichage de la colère musulmane est payant. A condition, bien sûr, de réussir une coalition.
Quelle différence notez-vous entre l'affaire Rushdie et celle-ci ? 
C'est le même problème aujourd'hui, mais nos réponses sont inverses. Nous, Européens, avons complètement changé de position en cas de conflit entre laïcité et religion, comme à propos de la liberté d'expression. A gauche comme à droite. Lors de la fatwa contre Rushdie, en 1989, il y avait une sorte d'unanimité pour en faire l'icône de la libre expression artistique. Cette fois, une partie de la gauche n'a cessé de reprocher au Jyllands-Posten sa «provocation raciste» contre les immigrés, avec l'idée que nous n'aurions que des minorités ethniques persécutées sans division interne et que nous devrions défendre en bloc. A droite, l'un des défenseurs de Rushdie au Danemark, ex-ministre des Affaires étrangères, a, cette fois, pris la défense des «musulmans offensés». Entre l'angélisme des uns et la politique d'accommodement des autres, les islamistes peuvent avancer leurs exigences.
 
 
 
3) L'UOIF, reine des amalgames
Par Fiammetta ("CHARLIE HEBDO") VENNER
QUOTIDIEN : mercredi 7 février 2007
En intentant un procès à Charlie Hebdo, l'UOIF(Union des organisations islamiques de France) souhaite dénoncer l'amalgame entre islam et violence. Ceux qui détournent les principes de l'islam pour justifier leur violence forment une très petite minorité... dont l'UOIF fait partie. Institutionnalisée depuis sa participation au CFCM (Conseil français du culte musulman), elle publie du bout des lèvres des communiqués pour protester contre des attentats, mais ne prône pas pour autant un islam apaisé.
Dans un tract de l'UOIF, diffusé au congrès annuel du Bourget et rédigé par Hani Ramadan, sont traités «d'ignorants ou d'hérétiques» ceux qui dénigrent «Mohamed Ibn Abdel Wahhab, Sayyid Qotb, Fayçal Mawlawi ou Youssef al-Qaradhawi ». Pour la petite histoire, Wahhab est le fondateur du wahhabisme. Qotb est le plus radical des Frères musulmans, l'homme qui a théorisé le droit de tuer des «tyrans apostats», dont se revendique Ben Laden. Mawlawi est passé aux travaux pratiques puisqu'il a fondé une organisation classée terroriste au Liban. Quant à Youssef al-Qaradhawi, le mentor théologique de l'UOIF, l'homme qui préside le conseil européen de la fatwa à l'origine des avis religieux auxquels  des partisans , il n'est autre que le prédicateur vedette d'Al-Jezira. Référence de la plupart des Frères musulmans hors d'Egypte, notamment du Hamas, il fait partie des rares «théologiens» musulmans à avoir délivré une fatwa autorisant les attentats-suicides en Palestine. Le 17 juin 2004, il disait : «Il n'y a pas de dialogue entre nous et les Juifs, hormis par le sabre et le fusil.» 
La confusion, permanente, entre Juifs et Israéliens se retrouve chez un autre prédicateur vedette de l'UOIF, cette fois français : Hassan Iquioussen, auteur d'une cassette audio dans laquelle il décrit les Juifs comme le «top de la félonie», et la Shoah comme un complot entre les Juifs et Hitler pour occuper la Palestine. Il faut lutter contre les amalgames entre islam et violence, mais l'UOIF est-elle vraiment l'organisation la mieux placée pour les dénoncer ?


 
 
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