28 décembre 2009
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Pourquoi je n'aime pas Popper et pourquoi Popper se trompe. Sa pensée, fort à la mode, n'est en rien conceptuelle et analytique, mais idéologique. C'est une pensée de lutte contre certains pans de la pensée et des sciences humaines, aux présupposés partisans qui l'égarent. En effet, outre ses principes épistémologiques idéologiques et de ce fait de peu d'intérêt, car uniquement centrés sur sa volonté d'invalider certains pans des sciences humaines, (analyse marxiste de l'histoire, de l'économie, psychanalyse qu'il prétend être « irréfutables » à la différence des autres sciences et des autres théories ce qui est une belle bourde : la physique galiléenne-newtonienne-einsteinnienne serait-elle autre que « irréfutable » ) voilà ce qu'il écrit lorsqu'il se mêle de politique qui se résume à : rien n'est plus nocif que la critique dans les sociétés démocratiques, car la critique mine la liberté :
« Tous les jours j’entends gémir et pester contre le monde prétendument exécrable dans lequel nous sommes condamnés à vivre. J’estime que la diffusion de ces mensonges est le plus grand crime de notre temps parce que c’est une menace pour la jeunesse, que l’on veut priver de son droit à l’espoir et à l’optimisme. Dans certains cas cela mène au suicide, à la drogue ou au terrorisme (…) Les médias, qui à cet égard sont les plus grands coupables, doivent être convaincus qu’ils causent de graves dommages. Il faut les persuader de collaborer ; les inciter à voir et à dire la vérité ; à se rendre compte des dangers dont ils sont la cause ; à faire, comme toutes les institutions saines, leur autocritique et à s’avertir entre eux. C’est une tâche nouvelle pour eux. Mais les torts qu’ils causent à l’heure actuelle sont importants. S’ils ne collaborent pas, il sera quasiment impossible de rester optimiste »
(Popper « La Leçon de ce siècle » 1993 coll. 10/18)
(Popper « La Leçon de ce siècle » 1993 coll. 10/18)
Quelle platitude, quel conformisme inepte, quelle banalité à ranger au rang des pires lieux communs complètement erronés , quelle bêtise profonde ! Le suicide, la drogue, le terrorisme et tous les maux de la société « expliqués » par la démoralisation dont serait responsable la critique. Faut oser le dire ouvertement.
Nota : bien sûr Popper, mauvais philosophe et faible penseur (1), est l'auteur favori à wikipedia en matière d'épistémologie et de conformisme politique.
Nota : bien sûr Popper, mauvais philosophe et faible penseur (1), est l'auteur favori à wikipedia en matière d'épistémologie et de conformisme politique.
Alithia
note 1- comme me l'a fait remarquer un lecteur, dit ainsi c'est un peu rapide. En effet, je ne développe pas sur la faiblesse de la philosophie de Popper n'ayant aucunement l'intention de me dédier à sa pensée qui à mes yeux ne mérite pas cet intérêt.
En deux mots seulement : il s'agit une épistémologie empiriste qui, comparée à celle de Bachelard, semble en effet bien faible, car elle manifeste une ignorance de ce qu'est le processus de constitution d'une théorie ; une épistémologie qui est également positiviste et de ce fait réductrice et a-critique à l'égard des sciences exactes comme tout positivisme, qui va appliquer les mêmes critères aux sciences humaines -mais cependant pas à toutes, ce qui manque de cohérence- ; emprisime et positivisme qui expliquent une incompréhension totale de la nature des sciences humaines dont témoigne Popper, car il les soumet aux mêmes critères que les sciences exactes, ce qui est fondamentalement erroné ; d'où son incompréhension (étonnante à ce point) de la théorie marxiste en histoire, économie, politique, ainsi que de la théorie psychanalytique, qu'il rejette carrément en tant que telles leur contestant toute validité théorique au nom de son fameux critère de "réfutabilité" -ce qui est le cas pour elles deux mais pas pour les autres sceinces humaines ou sociales dont il ne conteste pas la validité . Cette incompréhension est telle qu'elle signale un a priori idélologique hostile à ces théories là, relevant de préjugés que l'on trouve explicites dans ses écrits politiques.
Enfin donc ses présupposés politiques lui font défendre le libéralisme le plus extrême, autre idéologie, celle de Milton Friedmann et Hayek, qu'il partage. Ce sont eux qui expliquent précisément ses a priori hostiles aux dites théoriessus-citées etqui expliquent aussi que l'on puisse juger sa pensée particulièrement faible, tant en épistémologie qu'en politique.
Mais une fois encore je ne vais pas développer.
Les ouvrages de Michea, Milner, Dany-Robert Dufour, et bien d'autres, si l'on s'y réfère, suffisent à comprendre pourquoi il y a lieu de parler de faiblesse théorique en ce qui concerne Popper.
Ce qui explique aussi son succès car sa pensée convient à nombre de préjugés courants et est facile d'accès du fait de la relative familiarité avec des représentations déjà là à quoi elle ressemble ou qu'elle conforte.
Bref, Popper c'est l'anti-Bachelard mais en ce sens qu' il est resté totalement en-deça de Bachelard.