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Observatoire

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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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27 janvier 2007 6 27 /01 /janvier /2007 17:17

Analyses de la vie politique aujourd'hui , deux articles, deux réflexions. ( soit quelques réflexions,  pour s'élever un peu au-dessus du niveau de wikipedia et ne pas s'en tenir à la citation de wikipedia... trop pauvre en idées)

 

 

 

 

Ségolène mère sévère
 
 
de Charles Melman, psychanalyse ;  le Monde 11/12/06
 
 
La France vient encore d'innover dans le champ du politique, en assurant cette fois la promotion d'une figure du pouvoir restée jusqu'alors inédite. L'étranger en est ébahi. Ce n'est pas le sexe qui en fait l'originalité puisqu'il est connu que celui qu'on dit faible peut manifester une mâle vigueur quand il est aux commandes. Mais c'est le référent qui, dans le cas présent et pour la première fois semble-t-il dans l'histoire qui nous est connue, a changé de nature.

Certes l'autorité en constitue toujours l'axe. Ainsi, ce sont des appels au retour à l'ordre (des délinquants, des enseignants assimilés à des délinquants, des politiciens pointés comme des délinquants potentiels, des supporteurs du PSG, etc.) qui, parce qu'ils reprenaient une thématique classiquement de droite, attirèrent l'attention des médias et valurent la popularité que l'on sait.

Pour réparer la rupture du lien social, qu'il soit familial ou public, Nicolas Sarkozy passerait donc pour le chevalier blanc s'il était issu des rangs de la gauche. Mais, une fois signalée cette référence obligée à l'autorité, la démarche change.

D'abord parce que ce pouvoir est solitaire, sans délégués ni représentants : Arnaud Montebourg, François Rebsamen, Patrick Menucci eux-mêmes sont invités à rester dans l'ombre et privés de conférence de presse. Ils deviennent des exécutants, mais pas des camarades. François Hollande lui non plus n'est pas un pair, et son invitation à venir près de lui sur le podium lors de l'intronisation par le PS est restée sans réponse. La démocratie "participative" signifie le lien direct et prévalant du chef avec le peuple, les collaborateurs ayant la charge de "faire remonter" ses voeux, illustration saisissante d'une France d'en bas en position de supplique vis-à-vis du mandat.

LA VOIX DU PEUPLE

Autre originalité, le chef ne s'autorise pas d'un savoir, d'un programme ou d'une analyse, mais de la voix du peuple, telle, bien sûr, qu'il choisira de l'entendre. Il est évident en effet que le cahier des doléances est déjà établi par les élus ou les sondages, et bien connu. Mais l'interprétation faite de "l'intelligence collective" ouvre la porte à une autorité absolue sans corps intermédiaire. On s'étonnera d'ailleurs d'une référence à l'intelligence après que les travaux de Gustave Le Bon (1841-1931) sur la psychologie des masses ont montré que ces dernières se caractérisaient par des réactions émotives, impérieuses, généreuses aussi bien que cruelles, et passaient facilement à la réalisation des mots d'ordre.

Mais il est vrai que ce n'est pas la rationalité qui fait la force d'un argumentaire réduit à des exhortations morales. Sauf à défaire ainsi les brillants débatteurs qui furent opposés au chef et qui faute de rationalité se trouvèrent ainsi privés de la possibilité de débattre. L'amour simplement exprimé pour le peuple eut raison de la raison des médecins. Ces quatre grands traits : autorité, unicité, irrationalité et moralisme, spécifient une figure que ceux qui eurent une enfance pourront, s'ils y consentent, reconnaître comme maternelle.

DÉCLIN DE LA FIGURE PATERNELLE

Et sans doute fallut-il la conjonction de nombreux facteurs, dont celui trop connu du déclin de la figure paternelle, pour qu'on voie des vieux briscards aussi bien que des jeunes issus de familles décomposées chercher leur avenir dans les bras de maman. Mais les conséquences politiques sont plus intéressantes que ces remarques après tout faciles.

Le pays peut-il s'en remettre à une autorité qui ne cache pas la liberté qu'elle entend garder, la délégation venue du peuple lui conférant un caractère absolu ? Le laminage des corps intermédiaires, qu'ils soient savants ou élus, est-il souhaitable ? Les dirigeants socialistes prennent une certaine responsabilité à y souscrire à l'avance. Invités par la candidate à "se tourner vers les Français", on s'interroge : vers qui étaient-ils tournés jusqu'à présent ?

De même lorsqu'ils sont enjoints de "mettre les Français au coeur du programme"... Pour eux aussi l'affaire est mal engagée.

Charles Melman, psychiatre et psychanalyste, est fondateur de l'Association lacanienne internationale.
 
 
 
 
Socialisme contre féminisme : pourquoi Hollande et Royal ne se comprennent plus
.
 
Publié le 26 janvier 2007 Le Figaro
Éric Zemmour est grand reporter au service politique du «Figaro».
 
Ségolène et François. Ségolène sans François. François contre Ségolène. En ce début de campagne présidentielle, tout se passe comme si Voici avait racheté la Revue des Deux Mondes.
 
Ségolène et François. Ségolène sans François. François contre Ségolène. En ce début de campagne présidentielle, tout se passe comme si Voici avait racheté la Revue des Deux Mondes. Comme si Mireille Dumas était devenue la grande prêtresse de la politique à la TV. On nage jusqu'à se noyer dans le personnel, l'intime, le sentimental. À côté, Nicolas Sarkozy qui nous annonce que les épreuves - le départ et le retour de sa femme - l'ont changé, paraît presque pudique !
 
Curieusement, c'est la gauche prétendument moderniste qui nous ramène au temps de la monarchie, on songe à la Maintenon et Louis XIV, la Pompadour et Louis XV, Marie-Antoinette et Louis XVI. Alors, les affaires politiques et sentimentales étaient intimement liées, les intermittences du coeur faisaient ménage forcé avec les clans et les groupes de pression, religieux ou financiers. Les Bourbons étaient donc « postmodernes » sans le savoir. 
 
Il faut dire que les institutions de la Ve République s'y prêtent. Le général de Gaulle voulait « régler une question vieille de cent cinquante-neuf ans », et mettre un roi à la tête de la République. C'est d'ailleurs ce qui a toujours révulsé les socialistes, héritiers d'une tradition parlementariste, que ce mélange de sacre - le suffrage universel a remplacé l'huile sainte - et de mépris bonapartiste pour les députés : « Foutez moi tout ça dehors ! », hurlait Murat à ses grenadiers lors du coup d'État du dix-huit brumaire. C'est pourquoi les socialistes ont longtemps combattu et refusé l'élection du président au suffrage universel.
 
Seul un homme venu de la droite comme François Mitterrand put leur décoder le logiciel de ce régime qui sonnait la revanche historique de la droite sur la gauche. Mais dès que le président voulut, lors de la campagne de 1988, s'émanciper de la tutelle partisane, Lionel Jospin, alors premier secrétaire du PS, partit bouder en Grèce, alors que la campagne électorale battait son plein. En 1995, c'est le candidat Jospin à son tour qui subit la méfiance et le ressentiment d'un appareil alors tenu par Henri Emmannuelli et les fabiusiens. Et en 2002, les socialistes n'eurent de cesse que de contrôler la campagne du premier ministre, refaisant de son QG un congrès du PS permanent. Ils n'avaient pas de souci à se faire. Triplement inhibé par sa culture protestante, trotskiste et socialiste, incapable de parler de la France à la France, Lionel Jospin ne parvint jamais à sortir de son rôle de premier ministre suédois qui lui collait à la peau.
 
Certains esprits bien intentionnés croient expliquer les difficultés du PS par une obsession présidentielle et des courants transformés en écuries. Mais les courants gardent malgré tout une certaine cohérence idéologique, même si elle n'est que le vernis cynique des ambitions ; ils sont la trace des combats du passé, Fabius et Strauss-Kahn rejouant l'affrontement de Mitterrand et Rocard qui eux-mêmes rejouaient Guy Mollet et Blum, et tout ça jusqu'à Guesde et Jaurès. François Hollande est l'incarnation caricaturale de cette tradition socialiste, jusqu'à son physique rondouillard qui aurait abusé des banquets républicains, son habileté de manoeuvrier et son humour pour happy few.
 
Hollande était fait pour devenir président du Conseil, mais la IVe République n'existe plus ; il aurait été un premier ministre anglais inoubliable, mais il n'est pas un citoyen de Sa Gracieuse Majesté. Dans toutes les démocraties parlementaires qui nous entourent, c'est François Hollande qui aurait conduit les socialistes à la bataille. C'est ce dont il est apparemment inconsolable. Fabius et DSK ont toujours cru que Hollande leur avait lancé Ségolène dans les pattes pour faire place nette à son profit. Il l'a sans doute lui-même pensé pendant longtemps. C'est ce que François Mauriac appelait « la maladresse des habiles ». Comme les autres, Ségolène Royal l'a transformé en poussière lors des primaires socialistes. Appuyée sur les nouveaux adhérents sans culture politique ni mémoire socialiste, obsédée par son image immaculée de Sainte Vierge, retravaillée par son amie publicitaire, elle a joué l'irrationnel contre la raison, l'incarnation contre la discussion. Tout ce que hait la gauche depuis deux cents ans.
 
Ces fameux « débats participatifs » sont un prétexte commode pour imposer par-dessus la tête d'un parti rétif le contact direct entre la candidate et la population. Ce n'est qu'avec ce mélange de mysticisme et de marketing, pense-t-elle, que la gauche retrouvera les classes populaires qui l'ont abandonnée. Hollande considérait, lui, que le sentiment de culpabilité des électeurs de gauche après le 21 avril 2202 suffirait à les ramener au bercail. Hollande raisonne en politique, Royal en sociologue. Lui croit que la politique est une solution, elle, que la politique est un problème. Hollande est un socialiste qui, comme tous ses collègues du PS depuis vingt ans, s'est servi du féminisme comme d'un vernis de modernité. Ségolène est une féministe qui s'est servie du socialisme comme un moyen de parvenir, et aujourd'hui le traîne comme un boulet. Quand elle fut désignée candidate officielle du PS, elle évoqua la mémoire d'Olympe de Gouges et de Simone de Beauvoir, grandes figures du féminisme historique, mais pas celles de Jaurès ou de Blum. Pas étonnant que Nicolas Sarkozy se soit aussitôt jeté sur ces ancêtres du socialisme avec avidité. La nature a horreur du vide. Surtout la nature de Sarkozy. Lui aussi, comme Hollande, réagit en politique. Il fait. Ségolène est. Comme une parabole de l'homme et de la femme, diraient les psychanalystes. Comme si on assistait au drôle de combat de la sociologie et de la politique, dans lequel la politique aurait gagné le premier round.
 

 

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commentaires

M
Eric Zemmour est censuré sur Wikipédia tout comme Renaud Camus : leurs noms sont trainés dans la bouecar ce qu'ils disent des femmes ne passe apparemment pas très bien, n'est pas politiquement correct, dévie de la pensée unique, pourtant ils ont bien raison et je suis content que ce soit une femme commevous qui réhabilité Eric Zemmour car en général les femmes ne l'aiment pas trop. Il faut dire que c'est un vrai "latin" et qu'il n'a pas sa langue dans sa poche. Son livre "le premier sexe" remet les choses à leur juste place et prouve que la dévirilisation du monde (ou sa féminisation) est un fléau mondial.
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A
Moi-même étant ségoléniste au sein du PS je ne suis bien entendu pas d'accord avec ces articles. Pas envie de chercher à les conrtre-argumenter, là n'est pas la question.Que ça puisse paraître étonnant ou non, bien que pas d'accord je les ai trouvé interessant à lire, même s'ils m'ont un peu énervé!Ces articles se défendent tout à fait et s'il est vrai qu'ils sont censurés ça et là je trouve cela scandaleux.Pour finir je dirais, que chez les ségolénistes, on est plus ouvert que ce qui est décrit et acceptons la critique.D'ailleurs je critiquerai tout de même en un mot ces articles (mais pas envie de me lancer dans un long discours franchement): je les trouve parfois un peu sectaires. Critque dans les deux sens hein.
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J
L'hypothèse que fait Ch. Melman est impressionnante et... son analyse assez convaincante . Une autorité absolue, sans délégation, sans porte-parole ni partage du pouvoir, qui communique directement avec le peuple  pour décider seule. Ségolène une mère toute-puissante face à un peuple infantile ? L'avenir le dira. Mais l'hypothèse vaut d'être étudiée.
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V
<br /> Je dois faire des corrections et je voudrais compléter ma lecture de ces deux articles car ils m'ont pas mal parlé et fait réfléchir. A partir de article 1,  Melman : « une autorité absolue sans corps intermédiaire » qui s’adresse directement au peuple et entend décider seule , en passant par-dessus tous les relais de la représentation et qui font la démocratie , comme on  a pu constater. Car elle s'adresse directement au peuple, sans intermédiaires, mais dit tout le temps "je", j'ai décidé, je ferai, je déciderai, <br /> Et puis : « Ces quatre grands traits (de la mère) : autorité, unicité, irrationalité et moralisme…»Cela  redouble l'idée d'autorité absolue . Et l'accentue. <br /> +  article 2, Zemour, qui dit : « Appuyée sur les nouveaux adhérents sans culture politique ni mémoire socialiste, obsédée par son image immaculée de Sainte Vierge, retravaillée par son amie publicitaire, elle a joué l'irrationnel contre la raison, l'incarnation contre la discussion. Tout ce que hait la gauche depuis deux cents ans. » Là encore on a l'idée d'une autorité qui entend décider seule , en passant par-dessus le parti et  qui a réduit en poussière tous ses adversaires au sein de son parti, sur lequel elle doit bien cependant s'appuyer. Donc le parti à ses pieds, mais sans discussion ni débats, comme on a vu dans la pré-campagne. <br /> <br /> Derrière l’image de la Madone le personnage prend de la consistance, autoritaire et au rebours de la démocratie, et ça fait peur.De plus j'ai bien aimé que Melman dise que la nouveauté n'est pas dans le fait qu'elle soit une femme, mais dans une certaine figure de l'autorité, maternelle, et sans contrôle démocratique. En effet, elle commence à nous rebattre les oreilles avec ses appels aux femmes sous prétexte que... mais en vérité quelle genre d'autorité incarne-t-elle, elle qui prétend incarner (rien que cela !) la vérité, la justice et l'ordre. <br />
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V
A partir de article 1,  Melman : « une autorité absolue sans corps intermédiaire » qui s’adresse directement au peuple et entend décider seule , en passant par-dessus <br />  <br />  <br /> <br /> « Ces quatre grands traits (de la mère) : autorité, unicité, irrationalité et moralisme… »<br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br /> +  article 2, Zemour, : « Appuyée sur les nouveaux adhérents sans culture politique ni mémoire socialiste, obsédée par son image immaculée de Sainte Vierge, retravaillée par son amie publicitaire, elle a joué l'irrationnel contre la raison, l'incarnation contre la discussion. Tout ce que hait la gauche depuis deux cents ans. » une autorité qui entend décider seule , en passant par-dessus le parti et  qui a réduit en poussière tous ses adversaires au sein de son parti<br />  <br /> <br />  <br />  <br /> <br /> ouh ! derrière l’image de la Madone le personnage prend de nla consistance  , et ça fait peur.<br /> j'ai bien aimé Melman : la nouveauté n'est pas dans le fait qu'elle soit une femme, mais dans une certaine figure de l'autorité, maternelle, et sans conttrôle démocratique<br /> En effet, elle commence à nous rebattre les oreilles avec ses appels aux femmes sous prétexte...
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