On se souvient que Jörg Haider avait gagné sa réputation hors d'Autriche en 1999 en remportant 27% des voix aux élections législatives avec le FPÖ, ce qui avait permis à ce parti d'entrer au gouvernement. Le succès de l'extrême-droite en Autriche et sa participation au gouvernement avait soulevé une véritable tempête de protestation en Europe. Pendant plusieurs mois, l'Autriche s'était retrouvée mise au ban de l'union européenne indignée de ce retour aux idées nazies, et découvrant avec stupéfaction où en était l'Autriche qui ne craignait pas d'élire un admirateur proclamé de la SS.
Ses déclarations xénophobes et antisémites, ses déclarations contre les immigrés, régulièrement accusés de tous les maux, son admiration pour la politique hitlérienne du travail, ne laissaient aucun doute quant aux idées du personnage qui jamais ne revint sur ses sympathies nazies pour les démentir. Récemment encore on a appris qu'il abritait en le protégeant un ancien chef nazi recherché des polices. Comme le rappelle Serge Klarsfeld l’Autriche "a l'habitude de fermer les yeux" sur la présence des anciens nazis sur son territoire, si bien qu'elle est devenue un "refuge pour les criminels de guerre présumés".
Le Pen et le F.N. rendent aujourd'hui hommage à Jörg Haider. Wikipedia semble s'y associer par ce qu'elle publie à l'annonce de son décès, qui, une fois encore, est révélateur des grandes qualités de cette "encyclopédie" et de ce qu'elle peut.
Libération présente ainsi le leader de cette fraction neo-nazie si populaire en Autriche :
" Né le 26 janvier 1950 à Bad Goisen, en Haute-Autriche (centre) dans une famille imprégnée d'idéologie nazie, Jörg Haider prit en 1986 le contrôle du FPÖ, un petit parti fondé par d'anciens nazis qui ne recueillait que 4% des voix. En 1989, il se fait élire gouverneur de Carinthie.
En 1991, Haïder doit cependant renoncer à son poste pour avoir fait l'éloge de la politique de l'emploi du IIIe Reich.
En 1995, il récidive en qualifiant la Waffen-SS de "partie de l'armée allemande à laquelle il faut rendre honneur". Multipliant parallèlement les dérapages antisémites, il déclare au Parlement de Vienne que les camps de concentration nazis n'étaient que des "camps disciplinaires".
Wikipedia le présente comme suit [citation de wikipedia provenant de l'article éponyme] :
" Son décès provoque un séisme politique et une émotion considérable en Autriche alors que Jörg Haider venait de se positionner comme un partenaire possible de la future coalition gouvernementale et se rapprocher du chef du FPÖ. Le président de la République, Heinz Fischer, parle de « tragédie humaine » et d'« un homme politique de grand talent », qui a su « susciter l'enthousiasme mais aussi de fermes critiques » alors que le chef des sociaux-démocrates et premier ministre potentiel, Werner Faymann, déplore la disparition d'un « homme politique d'exception » dont la disparition le touchait « profondément ». À droite, le vice-chancelier conservateur sortant, Wilhelm Molterer, se dit « profondément choqué » par la mort de Haider, soulignant son « profond respect » pour son courage politique tandis que Heinz-Christian Strache, à qui Jörg Haider avait été contraint en 2005 de céder la présidence du FPÖ, déplore la « perte d'un homme politique de premier plan."
On pleurerait presque à la disparition du grand homme qui a gardée intacte son admiration pour la politique du III° Reich, n'est-ce pas ?
Un post-nazi, qui va cruellement nous manquer !
Alithia