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Observatoire

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  • alithia
  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.

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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 13:59
Si quelque professeur de philosophie venait à passer par là, et pour tous ceux que la question de l'enseignement de la philosophie intéresse, je signale un article réfléchissant au devenir de cet enseignement qui devient de plus en plus difficile, de plus en plus menacé. L'article propose en particulier une réflexion sur un possible enseignement de la philosophie dans l'enseignement professionnel. 


c'est ici.

Mon avis sur la question  d'une possible présence d'un enseignement de la philoophie dans les lycées profesionnels :


On peut faire de la philosophie avec tout le monde, en principe. A condition toutefois que les conditions soient réunies .

C'est à dire ?

Il y faut non seulement cette bonne disposition , qui a beaucoup à voir avec le désir, comme Socrate l'a montré dès les origines de sa pratique de la philo (sur l'agora, une pratique à la fois populaire et impopulaire) en opposant un jeune esclave à l'arrogant Ménon, sophiste qui ne cherche pas la vérité mais seulement à briller en société, qui fait le malin en montrant qu'il a raison, faisant croire qu'il sait. Tandis que l'esclave désireux d'atteindre la bonne réponse, admet qu'il ne sait pas, qu'il se trompe quand c'est le cas, recommence et est attaché à la vérité plus qu'à l'image de lui-même.


Bon, bonne disposition, pour moi tout est là et c'est fondamental. Qu'est-ce qui fait qu'on peut être "bien disposé" càd que le désir peut être là ?

 


Deux choses :
1- qu'on ne soit pas déjà trop vieux, l'esprit rigidifié par ses préjugés et déformé par des sophismes. Ne pas être vieux, c'est être capable de s'interroger , de s'étonner. Ce qui fait vieillir l'esprit, ce sont les préjugés ancrés comme des certitudes, ainsi que la déformation du raisonnement et du jugement par de mauvaises habitudes, mauvaises formation, sophistique (vous aurez reconnu là wikipedia)

2- tenir compte de la réelle situation des élèves, de leur niveau scolaire , comme rappelé par l'article de Diotime. Et il est très bas, d'où la grande difficulté qui rencontre des difficultés de langue considérables  : pour philosopher ensemble il faut s'entendre sur les mots.

Un enseignement de philosophie dans ces conditions, ne peut être, à mon avis qu'une expérience de la philosophie, mais pas vraiment un enseignement, et surtout pas « contrôlé » et « évalué » par des devoirs, dissertations, notes avec bac à la fin.

Il devrait / ne pourrait être que gratuit, complètement gratuit, libre, c'est à dire sans necessité de "rapporter des points",. Il devrait ne pas être sanctionné, ne surtout pas faire partie du bac, hormis comme une épreuve orale en option pour ceux ui la choisissent.

Sinon les difficultés de langue des élèves + des sanctions scolaires imposées par l'institution seraient assurées d'en venir à bout et de décourager les meilleures volontés, aussi bien côté profs que côté élèves.

L'institution est-elle capable de supporter un enseignement gratuit ? Il est permis d'en douter .



Cependant , la condition institutionnelle que j'ajoute pour réussir un véritable désenclavement du bac, dont les exigences du-dit bac ne peuvent que ruiner sinon tout projet d'introduction de la philo chez les "pros" : cet enseignement ne devrait surtout pas être cantonné à la classe de terminale, mais devrait se pratiquer tout au long du lycée, voire avant. Personnellement j'y serais favorable. On étudie bien le français tous les jours, pourquoi pas chaque semaine un peu de philo pour se poser des questions.

Ce qui renvoie à mon point 1- : ne pas être vieux dans sa tête, car l'esprit on le sait n'est vieux que de ses préjugés, et permettra ma conclusion.


Voilà donc : offrir cette chance à des élèves assez jeunes pour avoir conservé cette curiosité, cette capacité à s'étonner et qui également ont gardé suffisamment de souplesse, de génie d'invention, de capacité de changement, de désir, qui est désir de vérité,  pour que le jugement et la capacité à raisonner ne soit pas encore déformés par les sophismes et faux raisonnements qui constituent quelques évidences communes des modernes Sophistes en tout genre. Que rien ne soit installé de manière rigide et définitive qui ne puisse être repris et transformé, en fait de croyances, représentations etc. Ce qui est le privilège de la jeunesse et peut-être aussi le privilège du philosophe qui travaille à conserver cette jeunesse  de la mise en question de tout et de la remise en question permanente de l'opinion commune.


Voilà qui plus que tout, justifie de commencer jeune et de proposer la philosophie à des plus jeunes que les élèves des Terminales des lycées, à très jeunes, à des jeunes non encore blasés, ni...dégoûtés de l'école et devenus incapables d'apprendre ... pour de multiples raisons que je ne puis détailler de manière exhaustive.


Commencer jeune, quand le désir est là.
Commencer jeune, avant qu'il ne soit trop tard, car pour beaucoup ça se pose en ces termes.
Commencer à l'âge où ils sont encore philosophes spontanément Ce qui serait alors vraiment très jeune, à vrai dire, mais serait l'idéal : comme Tintin, la philo de 7 à 77 ans.

Elle devrait en tout cas, s'aborder à 7 ans.

Mais quelle société suis-je en train de décrire là qui aurait ce genre de projet à coeur pour que les enfants soit incités à s'interroger, en permanence, sollicités de réfléchir aux grandes questions de la vie, dans les marges d'un apprentissage par coeur, qui est base de tout apprentissage à ses débuts.



Pour que le-dit enseignement ne soit ni un échec, ni un apostolat (les profs ne sont pas des curés, comme l'a dit Sarkozy ; ils leur sont en effet généralement supérieurs pour la capacité de réfléchir par eux-mêmes), ni un calvaire, car cela est très difficile à réussir sinon, si les élèves n'y sont pas disposés.


Ces conditions  se résumeraient ainsi : 

- cela suppose de s'adresser à des esprit libres, càd disponibles et curieux (voir Socrate)

- & non encore déformés par trop de sophistiques diverses et préjugés rigidifiés

- càd chez qui le désir d'apprendre n'a pas été tué et qui ne sont pas dégoûtés de l'école

Donc :

- un enseignement libre, totalement détaché du bac dont l'exigence de rentabilité gâche tout

- qui commence bien avant la terminale donc

avec des élèves, les plus jeunes possible : on commence bien la gymnastique jeune pour s'assouplir le corps non ? Il en va de même avec l'esprit.


Mais je crains la réticence et conservatisme des institutions qui n'ont jamais voulu entendre parler de telles hérésies : enseigner la philosophie à n'importe qui, à l'âge de la plus grande curiosité et de la plus grande capacité d'étonnement, mais vous n'y pensez pas ! Qu'aurait dit Socrate  ? (dirait l'institution).


Eh bien Socrate aurait été bien d'accord (c'est moi qui le dis). 





Et pour tous les sceptiques qui se permettraient de douter que je puisse avoir quelque lien et avec la philo et avec son enseignement, j'espère que  vous voilà maintenant rassurés.  :)

Alithia
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commentaires

J
cela donne en Belgique de tout ramasser d'un seul coup, Philosophie générale, philosophie morale, philospophie du droit, logique et argumentation (cours que devraient suivre nos amis encyclopédistes)...Je peux t'assurer que ces cours de religion confessionnelle ou de morale laïque c'est du grand n'importe quoi ! Les programmes scolaires sont inexistants...Pour le religion confessionnel dans une école de l'état, c'était donné par un aumonier de la gendarmerie en habit de gendarme ! Effroyable !
Répondre
J
Savais-tu Alithia qu'en belgique, l'enseignement de la philo en Belgique ne commence qu'en Faculté avec les présocratiques...Ce pays a préféré enseigner la morale laïque ou la religion confessionnelle à la place d'un bon cours de philosophie.
Répondre
A
Oui, l'enseignement de la philosophie au lycée est une spécialité française, institution de la République, pour former les futurs citoyens. Il existe aussi en Italie. En Espagne  aussi, mais largement composé  de religion : (c'était une tradition du franquisme) ce qui est en train de changer. Mais dansles autres pays on commence à l'universitéuniquement, de sorte que très peu l'étudient. En fait seules l'Italie et la France ont un véritable enseignement de philo, pour un grand nombre.