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Observatoire

  • : wikipedia ou le mythe de la neutralité
  • : observatoire de wikipedia qui se prétend une encyclopédie, sans spécialistes ni vérification d'experts, chacun peut écrire ce qu'il veut sous anonymat : une pseudo-encyclopédie où prospèrent la propagande et l'irrationnel. Blog de réflexion sur la culture
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  • Professeur de philosophie, j'ai découvert que WP s'adresse à la jeunesse mais que ses résultats sont problématiques pour une supposée encyclopédie. Rédactions erronées, déformations, tendance à la propagande. Une mise en garde.
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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 00:14
Droits de l'homme : énonciation  et explication , sur le site du gouvernement français.


chimborazo.jpgphoto l'Internaute


 

 

Progressivement consacrée par le droit international public, la Déclaration universelle des droits de l'Homme est devenue le texte de référence pour les Nations unies et l'ensemble des Etats. Son cinquantenaire devra être l'occasion de réaffirmer son importance politique.

 

Le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, à la tribune des Nationsunies.

 

La Déclaration universelle des droits de l'Homme a été adoptée par un vote de l'Assemblée générale des Nations unies, le 10 décembre 1948. Formellement, il s'agit d'une simple résolution de l'Assemblée, une résolution* parmi tant d'autres... Politiquement, si la Déclaration a été votée par quarante-huit voix, sans aucun vote négatif, huit Etats se sont abstenus, comme l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Union soviétique et ses satellites. On ne peut donc même pas parler de « consensus », même si ce résultat reste inespéré, au moment même où tombait le rideau de fer.

 

Il faudra d'ailleurs attendre près de trente ans pour voir entrer en vigueur en 1976 les deux traités signés en 1966 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, d'une part, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, d'autre part qui donnent toute leur valeur en tant qu'engagements contractuels aux principes de la Déclaration. Encore aujourd'hui, « seulement » 140 et 137 Etats sur 185 Etats membres des Nations unies ont respectivement ratifié ces deux traités, qui gardent une vocation universelle. Bien plus, le protocole facultatif au Pacte sur les droits civils et politiques, qui permet de présenter des « communications » devant le Comité des droits de l'Homme, n'a été ratifié que par 93 Etats.

 

A fortiori sur le plan régional, un instrument comme la Convention européenne des droits de l'Homme, qui consacre la garantie collective des droits fondamentaux, avec un système de plaintes individuelles particulièrement contraignant pour les Etats, ne concerne que les 40 Etats membres du Conseil de l'Europe. A s'en tenir à cette dialectique entre la Déclaration et les Pactes, on pourrait croire que la Déclaration se borne à indiquer « l'idéal commun à atteindre », tandis que les deux traités marquent le passage de l'engagement moral à l'obligation juridique, du « non-droit » au droit.

 

 

 

Dans le droit fil de la Charte des Nations unies

 

Le droit d'être considéré comme unique... Inde, 1998. © F. de LaMure/MAE

 

Pourtant, dès l'origine, la Déclaration universelle n'était pas une résolution comme les autres. La source première de la Déclaration se trouve en effet dans la Charte des Nations unies qui affirme d'emblée dans son préambule « notre foi dans les droits fondamentaux de l'Homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes... » La Charte fixe parmi les buts des Nations unies celui de « réaliser la coopération internationale (...) en développant et en encourageant le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales pour tous » (art.1). A l'article 55 elle rappelle l'objectif de favoriser « le respect universel et effectif des droits de l'Homme », en précisant à l'article 56 que « les Membres s'engagent, en vue d'atteindre les buts énoncés à l'article 55, à agir, tant conjointement que séparément, en coopération avec l'organisation ». A cet effet, l'article 68 prévoit explicitement la création, auprès du Conseil économique et social des Nations unies, d'une commission « pour le progrès des droits de l'Homme ».

 

Si la notion même de droits de l'Homme est consacrée par la Charte, le contenu même de ces droits fondamentaux n'avait pu être précisé faute de temps. Ainsi, la Commission des droits de l'Homme aura, parmi ses premières tâches, celle d'élaborer une Déclaration des droits de l'Homme. C'est dire que la Déclaration de 1948 n'est pas une résolution isolée, en apesanteur, mais bien une interprétation autorisée des principes de la Charte. Elle tire de la Charte sa pleine valeur juridique. Au-delà des nombreux débats doctrinaux sur la valeur coutumière de la Déclaration ou la reconnaissance de « principes généraux du droit »*, le lien juridique entre la Déclaration et la Charte a été fermement établi par la jurisprudence de la Cour internationale de justice, qui, dans un arrêt de 1980, n'hésitait pas à associer « les principes de la Charte des Nations unies et les droits fondamentaux énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme ».

 

On peut constater une même reconnaissance sur le plan interne dans de nombreux pays, notamment les Etats africains qui n'étaient pas indépendants au moment de l'adoption de la Déclaration de 1948, mais qui n'ont pas hésité à incorporer la Déclaration dans leurs nouvelles Constitutions lui donnant ainsi une valeur constitutionnelle dans leur ordre juridique. En France au contraire, la consécration de la Déclaration de 1789 dans le Préambule de la Constitution a rendu paradoxalement la situation plus floue. Pour autant, on ne peut s'en tenir à la jurisprudence traditionnelle du juge administratif français qui se contente d'affirmer ce qui va de soi que la Déclaration universelle n'a pas la valeur d'un traité. Il y a en effet d'autres « sources du droit international » que les traités et si, à l'évidence, la Déclaration universelle n'a pas une valeur conventionnelle elle peut avoir une valeur coutumière.

 

 

 
Des règles minimales
 

Mais quelle que soit la place de la Déclaration dans le système juridique de chacun des Etats, l'essentiel est sa consécration progressive par le droit international public. Son importance politique a été rappelée à de nombreuses reprises depuis cinquante ans, dans des textes solennels, en particulier lors de la Conférence mondiale des droits de l'Homme organisée par l'ONU à Vienne en 1993. En outre, la Déclaration sert de texte de référence aux organes des Nations unies.

 

Ainsi la Commission des droits de l'Homme et ses nombreux organes subsidiaires sont habilités à invoquer les « dispositions pertinentes » de la Déclaration universelle à l'encontre de tout Etat membre des Nations unies, s'agissant notamment de « violations flagrantes et systématiques des droits de l'Homme » dans quelque pays que ce soit. Il en va de même du groupe de travail sur la détention arbitraire, institué par la Commission des droits de l'Homme en 1990, qui reçoit des plaintes concernant tous les pays du monde et peut y répondre par des « appels urgents » aux gouvernements mis en cause. Ainsi, la Déclaration fait pleinement partie de « l'acquis » qui s'impose aux Etats, qu'ils aient participé au vote de la résolution de 1948 ou qu'ils soient devenus membres des Nations unies depuis cette date, qu'ils aient ratifié les Pactes ou non...

 

De fait, aucun Etat n'a à ce jour officiellement remis en cause la Déclaration en tant que telle, même si certains prétendent l'interpréter à leur manière, voire la « compléter » ou l'actualiser. Il est important que le cinquantième anniversaire de la Déclaration soit une occasion de consécration juridique et non de révisionnisme larvé. Ses dispositions constituent autant de « règles minimales » qui s'imposent aux Etats de par leur adhésion aux Nations unies et constituent ainsi le « socle » du système juridique peu à peu mis en place au sein des Nations unies comme dans le cadre régional. Mais en échappant à l'adhésion formelle des Etats, la Déclaration universelle va bien au-delà. Elle s'impose à tous, aux Etats comme aux organisations internationales, aux entités non étatiques et aux groupes comme aux individus... Il s'agit, comme le disait fortement l'ex-Secrétaire général de l'organisation, M. Boutros Boutros-Ghali, du « langage commun de l'humanité ».

 
 
 

Emmanuel Decaux
Professeur de droit public à l'université de Paris-X
Vice-président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme



 
   
   
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commentaires

D
Sur le bistro, quelqu'un demande si les Droits de l'Homme ne pourraient pas faire partie des principes de Wikipédia :http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Le_Bistro/6_juin_2007#Droits_de_l.27hommeUne des réponses que je retiens, au milieu des quelques réponses sans intérêt habituelles (la capacité des wikipédiens à tourner en dérision tout ce qui devrait faire l'objet d'une réflexion approfondie est toujours étonnante) :"Je vois surtout ça comme une demande de renoncer à la neutralité sur des pages comme peine de mort. "Quand je lis cela, je ne peux m'empêcher de songer à ces encyclopédistes auxquelles certains wikipédiens se comparent volontiers. Parfois, L'Encyclopédie de Diderot sert aussi de défense à Wikipédia pour dire que si Wikipédia n'est pas toujours neutre, elle est quand même mieux que d'autres encyclopédies dont ladite Encyclopédie. En fait, c'est en lisant ce genre de réponses que l'on se dit qu'une encyclopédie engagée, de manière franche et honnête, est infiniment supérieure à un projet qui se prétend neutre. Être neutre sur la peine de mort... sur l'excision, la torture, les droits humains... je crains que l'un des résultats de Wikipédia soit surtout de dénaturer le sens des principes de ceux qui y participent. Un auteur engagé peut être honnête et intéressant à condition de présenter des arguments, d'examiner des faits ; mais que dire de quelqu'un qui prétend être neutre sur des questions fondamentales ? Ne s'exerce-t-il pas à abandonner sa faculté de juger ? N'est-on pas toujours et encore dans la veille illusion métaphysique qui aura pris une forme un peu nouvelle ? L'aliénation du néant.
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A
Merci de vos contributions, Dédé, qui sont fort précieuses et toujours intéressantes. Tout à fait d'accord : c'est ce principe dit de "neutralité" qui abrite la possibilité de réécriture de tous les sujets au gré de ceux qui ont le pouvoir sur wk. et qui écrivent wk parce que c'est cela qu'ils aiment : présenter tous les sujets selon la représentation et les croyances qui sont les leurs. Selon leur point de vue perso, aussi déformant soit-il. ça porte un nom : révisionnisme. Comme je l'écrivais en réponse à Austin à l'instant , l'histoire ne retiendra de wk que le fait qu'elle fut une entreprise révisionniste, sur tous les sujets, puisque c'est bien là, dès sa conception : son ambition est de réécrire tous les domaines du savoir , de manière populaire, selon le consensus propre à wk, sans se laisser impressionner par les versions dites par wk "officielles" , les versions dites par elle,  celles des intellectuels "officiels" qui sont accusés de présenter des versions "officielles" du savoir... qu'il convient de rectifier nous-mêmes, : voilà à quoi se sentent autorisés les wikipediens. J. Wales les y a autorisés et leur a fourni l'instrument. Comment résister ? forcément cela créé une déferlante. La possibilité est trop tentante pour un multitude de gens qui haïssent le savoir qu'ils n'ont pas et qui haïssent tout autant les gens qui en sont porteurs, qui le créent, qui le diffusent, les intellectuels qu'ils ne sont pas . Voyez la foultitude de techniciens et ingénieurs, qui se prétendent assez qualifiés en droit, . pour le réexposer comme il leur chante. Et de même sur tous les sujets. La haine des intellectuels est perceptible à tout moment sur wikipedia . Elle fonctionne à l'idée que le savoir n'appartient pas aux spécialistes . C'est vrai du reste qu'il n'est pas leur propriété. Mais à wikipedia  on croit pouvoir se réapproprier le savoir sans passer par la médiation, ni de l'apprentissage du savoir établi, par l'étude, ni des intellectuels qui le transmettent. c'est une idée fausse et une illusion dangereuse. Normal que la majorité soit des jeunes mâles incultes techniciens, ingénieurs, informaticiens, dans le ressentiment à l'égard des vrais intellectuels qu'ils ne sont pas dans les domaines qu'ils abordent : c'est logique. Wikipedia  leur donne l'occasion d'exprimer ce ressentiment en leur laissant croire qu'ils tiennent là leur revanche sur cette "caste", cette "corporation" d'intellectuels, comme ils disent . Wikipedia  sollicite et cultive ainsi les passions qui sont celles de l'extrême-droite, traditionnellement, et qui, aujourd'hui deviennent populaires, grâce au net, parmi d'autres raisons. . Tout cela est fort logique. Donc s'explique. Wikipedia  dans sa conception même est une vaste entreprise de déformation généralisée du savoir : sciences exactes et humaines, toutes sont passées à la moulinette de la réécriture par wikipedia , jusqu'au droit y compris (ce dont on a un exemple avec cette idée + que farfelue de supprimer la notion de "violation des droits de l'homme".. avec des arguments qui valent leur pesant de cacahouètes) et bien sûr toute l'actualité. La tendance dominante est à l'extrême-droite ? Cela n'a rien de vraiment étonnant dans le cadre d'un projet qui est, par nature, révisionniste, il me semble. Par définition il ne pourra qu'attirer une foule de gens tentés par ce brillant projet : réviser l'ensemble du savoir, sans reconnaître aucune autorité au savoir existant ni aux savants et à leurs discours, et explications qu'ils soient à usage des communautés savantes, ou destinés à un public plus large et populaire, soit l'enseignement, la divulgation, la vulgarisation, comme savent le faire de grands savants qui ont un grand talent pédagogique pour exposer aux non-spécialistes l'état des sciences dans le domaine qu'ils connaissent. Ce qui était le projet de l'Encyclopédie Diderot-D'Alembert, écrite par des savants, par tous les plus grands savants du moment , à usage de divulgation du savoir auprès des autres, les non-savants. Mais ce qui n'est pas du tout celui de wk qui prétend mettre le non-spécialiste, l'ignorant , tout le monde (donc y compris les esprits partisans et mal intentionnés) à la place de Diderot D'Alembert : la différence est de taille. Il est certain qu'on en apprend plus en lisant les oeuvres de divulgation des grands savants , et Prix Nobels pour une partie d'entre eux, tels François Jacob pour la biologie, Pierre-Gilles de Genne, pour la physique, Hubert Reeves pour l'astro-physique, J-M Levy-Leblond, physique encore, André Langaney ,  pour la biologie... pour ne citer que quels exemples, sans remonter à Poincaré le mathématicien, Einstein-Infeld, pour la théorie de la relativité, Robert Blanché , pour la logique, etc Je pense indiscutable qu' on en apprend incomparablement plus à lire les Diderot-D'Alembert d'aujourdhui, et les philosophes qui étudient les sciences et les problèmes qu'elles posent à la civilisation, qu'en lisant wikipedia  qui ne peut mettre que des idées fausses dans les crânes des non-spécialistes, c'est à dire   à peu près tout le monde . Il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître. Wikipedia  est un danger , je le disais dès l'introduction Pourquoi wikipedia est un danger : introduction Wikipedia  est une escroquerie car elle prétend réécrire le savoir à sa manière , ce sont ses principes qui expliquent pourquoi elle est devenue ce qu'elle est ; voir la présentation où j'explique cela : Présentation : un blog pour dénoncer wikipedia, une escroquerie, un danger, une pseudo-encyclopédie bien entendu, elle est dangereuse pour l'éducation : Wikipedia dangereuse pour la culture et pour l'éducation conséquemment wk fonctionne comme une secte ; voir : Le mythe de la neutralité de wkipedia -1- ; Le mythe de la neutralité de wikipedia--3- ; Wikipedia aime l'irrationnel 3- ; etc. (je me permets de vous citer ces articles pour mémoire, pensant que ça peut vous gagner du temps, et juste pour rappeler que ceci a été largement étudié sur la base d'exemples) wikipedia  est une niche pour l'extrême-droite ; par définition . cela ne peut être autrement : ses principes le permettent. Donc, ça s'est réalisé. Wikipedia  fonctionne ainsi , en attirant des gens dont elle entretient une illusion sur le savoir. Oui je pense que wikipedia  est un danger, une escroquerie, car elle est une entreprise révisionniste, de  déformation généralisée du savoir. Et ce , dans tous les domaines. Les sciences sont massacrées, tout autant que la politique et l'actualité, n'en déplaisent à ceux qui n'ont vu que la dénonciation de la propagande islamiste virulente sur wikipedia  . Déformer les sciences, toutes les sciences, l'ensemble des domaines du savoir, c'est cela wikipedia  et ses méfaits ne se bornent pas aux thèmes de prédilection de l'islamisme et à ses campagnes (pour imposer une loi interdisant le blasphème et pour réviser les droits de l'homme de façon à ce qu'ils entrent en correspondance avec la charia) non plus qu'à ceux de l'extrême-droite franco-française et ses haines classiques et nouvelles. A propos de la grande peste d'Athènes, la formule de La Fontaine "tous n'en mourraient pas, mais tous étaient atteints" convient parfaitement pour résumer les effets délétères de wikipedia  : la peste ne tue pas tout le monde, mais affecte tout le monde, lors qu'elle s'abat.  bien à vous, et encore merci pour vos contributions Alithia