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Observatoire de wikipedia, le mythe de la neutralité.
"le courage c'est de chercher la vérité et de la dire" Jean Jaurès
L' encyclopédie en ligne de Larousse ouvre un espace de rédaction, qui pour l'instant est à l'état de test, réservé à des auteurs pressentis par les Editions Larousse.
A la différence de Wikipedia, les auteurs de cette nouvelle encyclopédie, signeront leurs articles qui ne pourront être modifiés.
Une fois encore ce projet souligne la grande faiblesse d'une supposée "encyclopédie" issue de l'"écriture collective" grâce à laquelle n'importe qui peut devenir contributeur et s'auto-proclamer rédacteur d'encyclopédie, en pillant à grande échelle les travaux existants, tout en le dissimulant et qui, en outre, a montré le risque bien réel de manipulation du contenu des articles. Risque déjà largement prouvé, par ce blog en particulier.
Larousse prépare une Bibliothèque Larousse en ligne disponible pour tous les internautes doté de 150 000 articles, de médias, de citations, de statistiques. Cette bibliothèque proposera en outre une chronologie interactive, un espace Elèves et un dictionnaire de français.
Larousse doit rivaliser ainsi avec Wikipédia. Mais les contributeurs triés sur le volet signent leurs articles qui peuvent être commentés ou liés les uns les autres, voire annexés à un article de l’encyclopédie Larousse.
Les apologues de wikipedia vont avoir de plus en plus de mal à la faire passer pour "la" référence sur net, et, à prétendre que, sous prétexte de son succès de masse, elle serait une réussite méritant la reconnaissance comme encyclopédie.
Les alternatives à wikipedia se multiplient. La situation de monopole jusqu'à présent occupée par wikipedia se prétendant la seule source gratuite du savoir en ligne (et même encyclopédique) commence à s'estomper.
On annonce la création fin janvier d'un nouveau site au service du savoir par les PUF. Il sera en libre accès et collaboratif, fonctionnant sur le mode wiki permettant aux lecteurs de donner leur avis et d'entreprendre des discussions, mais pour son contenu, il sera réalisé uniquement par les auteurs, au sens véritable du terme.
Pour le quotidien cette initiative signifie clairement qu'il s'agit de reconquérir le terrain abandonné aux seuls acteurs technologiques, -dont wikipedia est l'emblème- soit ces éditions de non professionnels de l'édition et encor moins, si c'est possible, de l'édition s'occupant de connaissance et de savoir, qui ne s'assument même pas comme eux-mêmes comme des éditeurs et n'ont aucun directeur de publication ni politique éditoriale.
Pour l'instant la définition ne convient qu'à wikipedia. [voir articles précédents sur l'irresponsabilité de wikipedia]. Elle pourrait demain peut-être convenir à Google (?)
Le Figaro écrit :
" Si Google veut créer son encyclopédie numérique, pourquoi les Presses universitaires de France (PUF) ne se lanceraient-elles pas dans le Web participatif ? L'éditeur de la collection «Que sais-je ?» en fait le pari en créant une plate-forme collaborative basée sur le système Wiki. Grâce à cet outil de gestion de contenus libre, fondement de l'illustre encyclopédie Internet Wikipédia, les internautes pourront commenter articles, ouvrages et fiches d'auteurs. PUF entend reproduire ainsi sur le Net une vie scientifique ouverte, pour un investissement de 150.000 euros.
«Nous sommes bien placés pour lancer ce site : les premiers utilisateurs d'Internet étaient des universitaires», rappelle Michel Prigent, président du directoire des PUF,
Sur la plate-forme Wiki, gratuite, les Presses universitaires offrent maintenant toutes les entrées du Dictionnaires des sciences humaines, accompagnées d'une bibliographie et de corrélats. Chaque fiche comporte un onglet «discussion», où internautes, étudiants, confrères peuvent nourrir le débat avec leurs commentaires. «Notre site devient un moteur de recherche de nos collections avec une arborescence interdisciplinaire colossale, souligne Michel Prigent. Les éditeurs doivent fournir des services sur les savoirs et un accès à leur fonds. » Ces découvertes de documents pourront déboucher sur une transaction chez un e-libraire comme Amazon ou Fnac.com.
Il s'agit donc d'«une plate-forme de savoirs plutôt qu'un site d'éditeur», où les auteurs d'articles créent leur propre fiche biographique avec des liens bibliographiques et des mots-clés. «La spécificité des PUF est son grand nombre d'auteurs, d'environ 15.000. L'idée est que l'auteur organise un moteur autour de lui et son univers de recherche, détaille Michel Prigent. Nous avons ainsi une grille sociale et une certification des contenus.»
Le français se distingue ainsi des articles de Wikipédia, à la légitimité hasardeuse, et de la hiérarchisation façon Google, basée sur la popularité des sujets.
" Google veut rendre leur part de gloire aux encyclopédistes en ligne. Le moteur de recherche leader du net vient en effet de lever le voile sur un projet baptisé « Knol ». Soit la moitié de « Knowledge », la connaissance en anglais. Cet outil gratuit servira, selon la firme de Moutain View à « aider les gens à partager leurs connaissances ». Un objectif qui rappelle celui de Wikipedia, la plus grosse encyclopédie en ligne.
Mais les premiers détails révélés par Google laissent apparaître des différences notables. Là où Wikipedia met en avant la communauté et son « intelligence collective », Knol veut mettre en valeur les compétences personnelles d’auteurs clairement identifiés. En clair, un internaute peut librement s’inscrire, créer un « knol » sur le sujet de son choix, et écrire ce qu’il souhaite sur ce thème en en assumant la responsabilité.
Les internautes de passage sur le knol pourront commenter librement l’article et le noter. Mais, a priori, ils ne pourront pas en modifier le texte, contrairement à Wikipedia [...]. L’auteur du knol pourra (ou non) prendre en considération les remarques de ses lecteurs. Il pourra également affirmer ses opinions haut et fort, là où Wikipedia a une ambition d’objectivité régulée par la multitude."
sources : voir annonce de Google sur son blog et source Figaro
Des questions sur le devenir de ce projet viennent aussitôt à l'esprit.
* Les auteurs voudront-ils se livrer à ce travail et à cette expérience ? Il y a fort à parier que la réponse sera positive.
* Et le public appréciera-t-il une encyclopédie plus fiable et mieux rédigée ?
Des études ont montré, à propos de la télévision, que le public est quasiment unanime à juger la supériorité de Arte sur TF1, mais regarde néanmoins majoritairement cette dernière. Savoir faire la différence de qualité est une chose. Avoir envie d'une plus grande qualité et la préférer à la facilité en est une autre.
Cela dit, si le lecteur cherche non une distraction, mais une encyclopédie, l'exigence de qualité et de fiabilité est une possibilité bien réelle, voire fort probable.
Là aussi, on peut penser que le pari tient la route. A suivre donc.
D'autres questions encore :
* évidemment on s'interrogera sur l'extension de Google au domaine de l'encyclopédie et à ses conséquences. Trop tôt pour le dire.
* mais on n'oubliera pas non plus qu'il s'agit là d'un combat entre les deux géants du net, se réclamant d'abord de la même idéologie philanthropique pour étendre tous deux en parallèle et de manière d'abord solidaire, leur réseau sur le monde : si les moyens sont différents, l'objectif est le même.
[comme étudié précédemment Google-wikipedia]
* et un gros problème :
Wikipedia s'est tellement accrue qu'elle a aujourd'hui acquis, pour le domaine des encyclopédies une position de monopole et d'abus de position : sur le net elle est la seule, elle est partout.
Parenthèse : qu'on ne nous raconte pas que wikipedia participe du "libre" et lutte contre les monopole : elle en est un.
Wikipedia est arrivée au sommet de Google, où elle a fini par se retrouver en 1° place pour tous les sujets, avec la complicité de ce dernier. Google laissait faire wikipedia qui gagnait ainsi ses galons en usant de moyens interdits par Google : la pratique de la multiplication des liens internes, sur wikipedia, où presque chaque mot est un lien, est interdite par Google, car cela accroît artificiellement les performances au classement qui attribue le rang (pagerank). Mais pour wikipedia celui-ci a laissé faire, donc, dans un premier temps Google a fabriqué wikipedia.
[nous en avons déjà parlé : comment Google favorise wikipedia ; voir également cet article]
Forte de son succès, wikipedia a voulu doubler Google : Wales a annoncé qu'il travaillait à la fabrication d'un moteur de recherche susceptible de remplacer Google... [voir sur le blog wikipedia peut-elle absorber Google ?] Et il a également installé un système, grâce aux barres d'outils des navigateurs qui mènent directement à wikipedia et qui lui permettent de court-circuiter Google. Ce qui a fini par briser l'association en contrariant les ambitions de Google.
La réponse de Google se trouve aujourd'hui dans son projet d'encyclopédie concurrente de wikipedia. Fin d'une entente.
Alithia