L'étude confirme que la quasi référence unique de l'utilisateur, même étudiant, se trouve du côté de Google et des grands sites populaires tels wikipedia. Les étudiants font un usage immodéré de l'internet de masse. Il en ressort bien évidemment que ce qui est le plus consulté, est l'inévitable tandem Google-wikipédia qui sont de fait les premiers sites concernés et que cela se fait au détriment des livres, d'une part, et des meilleurs documents que l'on peut trouver sur internet mais... il faut chercher et pour cela il faut savoir chercher.
Il s'agit d'une étude faite par l'ASBL Edudoc et le Conseil interuniversitaire francophone (CIUF) qui a été présentée dernièrement lors d'un colloque à l'Université de Gembloux.
Cette enquête sur l'effet de l'usage inconsidéré et mal maîtrisé d'internet par la jeune génération montre précisément que la génération-internet ne sait pas se servir d'internet au sens où elle ne sait pas sélectionner, tirer, hiérarchiser, ni par conséquent trouver ce qui répondrait à des recherches faites dans le cadre d'études. Autrement dit elle vient confirmer avec des chiffres ce que les professeurs savaient déjà pour le constater quotidiennement : ce qui se gagne en quantité, se perd en qualité et une fois encore se vérifie l'adage rabelaisien : "mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine". Internet fournit la quantité, via Google-wikipedia. Mais seuls les usagers bien formés accèdent à des documents de qualité. Or cette génération qui s'est jetée sauvagement sur internet ne sait pas comment accéder aux documents de qualité, du fait de l'envahissement dans les meilleurs rangs des classements de Google de documents de piètre qualité tels ceux que propose wikipedia.
Les lacunes méthodologiques des étudiants sont telles que les responsables de l'éude lancent une alerte aux pouvoirs ayant en charge la responsabilité en matière d'enseignement et d'instruction : il aut apprendre aux étudiants à se servir de manière intelligente et raisonnée, donc de manière critique et sélective, des outils présents sur internet. Ils doivent apprendre à ne pas se laisser abuser par des sources non fiables , ce qui suppose d'apprendre à rechercher pour les privilégier les documents de qualité propre aux études.
Citation :
" Les étudiants qui arrivent dans l'enseignement supérieur, pourtant habitués à l'utilisation de Google, MSN et Myspace, affichent de profondes lacunes en matière de recherche documentaire et informationnelle, y compris via internet », indique une étude présentée mardi lors d'un colloque à l'Université de Gembloux, réalisée par l'ASBL Edudoc et le Conseil interuniversitaire francophone (CIUF). Les 1.865 jeunes qui ont répondu à l'enquête obtiennent une note moyenne de 7,67 sur 20, tandis que 93 % n'obtiennent pas la « satis ».
Contre toute attente, les résultats ne sont pas meilleurs chez les 94 % d'étudiants qui disposent d'une connexion internet à domicile. Au contraire, ceux-là se trompent plus lourdement. Des constats similaires avaient été posés au Canada, où l'enquête a été rédigée et appliquée une première fois. Les Canadiens obtiennent néanmoins des résultats légèrement supérieurs avec une moyenne de 8,97.
Parmi les défauts majeurs des jeunes (lire par ailleurs), les chercheurs épinglent surtout le recours prioritaire quasi systématique à internet, aux dépens des ressources traditionnelles de la bibliothèque. Or les étudiants manqueraient gravement d'esprit critique face au web et ne seraient pas compétents pour utiliser les moteurs de recherche.
« Il existe des outils de très haut niveau sur internet, mais il faut pouvoir les dénicher sans se laisser attirer par les fausses pistes », précise Paul Thirion, codirecteur de l'étude et président de la commission bibliothèque du CIUF. Une connaissance des bibliothèques est un atout pour naviguer sur la Toile : les performances des jeunes augmentent en fonction de leur fréquentation des centres de documentation.
Les ministres en charge de l'Enseignement vont être informés par les responsables de l'étude. « Nous plaiderons pour le renforcement des cours de recherche documentaire dans l'enseignement supérieur alors que nous ne sommes pas sûrs, actuellement, qu'ils seront maintenus, commente Bernard Pochet, codirecteur de l'étude et président de l'ASBL Edudoc. Nous souhaitons la généralisation des formations à la recherche documentaire dans l'enseignement secondaire. »
référence de l'article : Le Soir Belge
Alithia
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